L’autorité administrative est entre les mains de ses ravisseurs qui lui administrent des coups en demandant de leur verser une rançon.
Les cris de détresse du sous-préfet de l’arrondissement d’Ida Bato entendus à travers une vidéo suscitent l’émotion. Mains et pieds ligotés, Comme une bête, il est suspendu à une traverse supportée par deux poteaux en bois. Dans la douleur qui l’étreint, Ewane supplie ses frères et sœurs de satisfaire aux exigences de ses bourreaux. « Please my brothers and sisters contribute that money and bring, i beg, i beg » (Pardon mes frères et sœurs trouver cette somme d’argent et vous apportez, je vous en supplie), crie-t-il. Par terre en dessous de lui, se trouve couché le conseiller municipal enlevé le même jour au même endroit.
Selon la famille du sous-préfet en captivité, les ravisseurs demandent une rançon. Et plus les jours passent, ils diminuent le montant. Au départ, ils ont demandé cinq millions. Puis, ils ont exigé trois millions de dollars. Dans le récent appel, ils ont demandé une somme de 700 000 dollars. En plus de cette enveloppe, ceux qui détiennent l’autorité administrative exigent de sa famille et des autorités camerounaises 10 groups électrogènes, un engin moteur Yamaha de 200 chevaux. Ils réclament en contrepartie la libération du sous-préfet, la mise en liberté des Nigérians emprisonnés dans la ville de Buea.
Roland Ewane est en captivité depuis son enlèvement le 1er octobre 2024 par des hommes armés qui l’ont emmené vers le Nigeria voisin. Les ultimatums du gouverneur du Sud-Ouest sur la population et les ressortissants du Nigeria qui exercent des activités économiques à Idabato n’ont pas abouti à sa libération. La famille du sous-préfet qui peine à mobiliser l’argent et le matériel exigé se tourne vers le gouvernement.
L’épouse du sous-préfet, Rose Ewane, déclare à la presse avoir rencontré le gouverneur qui lui a demandé de patienter l’aboutissement des démarches diplomatiques entre le Cameroun et le Nigéria. Elle a été par la suite reçue par le Premier ministre chef du gouvernement. Mais, les autorités administratives et gouvernementales ne communiquent pas encore sur la situation du sous-préfet dont la rumeur de l’assassinat l’amplifie de plus en plus.