Le candidat du Fsnc qui revendique sa victoire à l’élection présidentielle du 12 octobre n’entend pas abandonner son combat. Dans une adresse à ses compatriotes ce 22 octobre, Issa Tchiroma porte le message de la mobilisation pour défendre sa cause. Voici l’intégralité de son adresse.
« Chers compatriotes, du nord au sud, de l’est à l’ouest et partout dans la diaspora,
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Après la compilation des procès-verbaux issus des bureaux de vote et la vérification des représentations sur le terrain, il apparaît clairement que nous sommes sortis vainqueurs avec une marge écrasante et un score supérieur à 50% des suffrages exprimés.
Un tel rejet, un tel désaveu prescrit au président sortant de faire preuve de courage, d’humilité et au nom de la démocratie et des us et coutumes, appeler le vainqueur, le féliciter et lui notifier sa disponibilité à organiser une transition heureuse, mettant notre nation à l’abri de soubresauts et de convulsions qui naîtraient d’une transition subie et non préparée. De la sorte l’humanité entière reconnaîtrait en lui un homme de paix et soucieux de laisser un héritage dont on citerait l’exemple aux générations à venir. Mais hélas, tel ne semble pas être votre prédisposition.
Mais malgré tout, sans arrière-pensée et de bon cœur, ma main reste tendue pour une transition pacifique. Mesdames et Messieurs, il me plaît de rappeler avec force qu’en dépit de tous les obstacles érigés sur notre chemin, aujourd’hui nous disposons de deux leviers, celui qui confère l’adhésion populaire massive telle qu’illustrée lors des meetings et le respect scrupuleux du Code électoral en son article 113 qui nous autorise à porter à la connaissance du public les résultats tels que nous les avons énoncés. Incontestablement, ces deux leviers font de moi, le Président de la République, légal et légitime.
Dès lors, si le Conseil constitutionnel proclame les résultats falsifiés et tronqués, il se rendra complice d’une forfaiture car e peuple camerounais dans son immense majorité n’acceptera jamais la validation par le Conseil constitutionnel de la falsification et du bourrage des urnes à une échelle historique tel que cela est porté à la connaissance du monde entier. Le peuple ne se laissera pas faire. Le peuple est déterminé à se battre face à un régime autiste à la souffrance et aux difficultés du peuple confronté à un désarroi d’un lendemain incertain.
Ce peuple qui se trouve le dos au mur n’aura pas de choix que de prendre en main son destin et d’aller chercher cette victoire partout où elle se trouve. Nous avons pris à témoin la communauté internationale. Nous avons pris à témoin les pays voisins. Mais de manière subliminale, tous nous répondent que personne ne viendra faire notre travail à notre place. A chacun d’entre nous donc d’aller au tréfonds de son âme pour libérer les forces d’audace, de courage, de mission, car comme dit l’adage, il n’y a point de dignité pour celui qui attend tout de l’autre.
D’autres peuples qui se sont retrouvés dans une situation comparable ou analogue à la nôtre, ont résolument pris leur destin en main et ont fait ce qui devait être fait. Le Cameroun est une grande nation. Le peuple est très, un très grand peuple. Et de par le monde, le peuple doit se préparer à montrer au monde que ce qui nous est arrivé, ou qui nous arrive n’est pas une fatalité et qu’ensemble nous nous préparerons à relever ces défis.
A nos compatriotes du nord, du sud, de l’est et de l’ouest, partout où vous vous trouvez dans le monde ayant présent à l’esprit la nécessité de protéger et de promouvoir notre nation comme un seul homme nous allons-nous lever pour marcher, pour protester la main dans la main, dans l’amitié, la fraternité, et nécessairement dans la durée. Nous viendrons à bout de cette oligarchie prédatrice qui confisque nos libertés, nous réduit à la pauvreté, à la mendicité.
Mesdames et messieurs chers compatriotes, ce régime a fait de la peur et de la menace des instruments de domination et de confiscation de nos libertés. Et grâce à Dieu, grâce au caractère sacré de notre lutte, nous nous libèrerons de nos émotions et débarrasserons notre pays de ce malheur. Nous découvrons également sans surprise la tentative de ce pouvoir à diviser, à fragmenter, l’Union pour le changement instrument politique puissant à la tête de la lutte que nous menons pour construire le changement. Non seulement cette tentative sera vaine. Mais nous donne l’opportunité, davantage de resserrer nos rangs pour poursuivre avec résolution nos objectifs.
Je voudrais une fois de plus réitérer mon engagement à me tenir au sein du peuple, pour la construction, pour la poursuite victorieuse de cette bataille qui ne prendra fin qu’avec la récupération de notre victoire Au moment où je focalise mon attention sur notre problématique, j’apprends avec beaucoup de tristesse l’assassinat commis sur une enseignante , Mme Zohaira qui est tombée sur le champ d’honneur de la lutte pour notre liberté, pour notre dignité, pour qu’un nouveau jour se lève dans notre pays. Cet assassinat sera pour nous une cause supplémentaire pour redoubler nos efforts jusqu’à la réalisation de notre objectif.
Quant à nos forces de défense et de sécurité, je voudrais rappeler la correspondance que je vous ai écrite. Cette lutte que nous menons c’est également votre lutte. N’acceptez jamais de retourner vos armes contre votre propre peuple. La souffrance qu’endure le peuple est aussi votre souffrance. N’obéissez jamais à un ordre dont l’objet est la violence ou la suppression de la vie d’un des vôtres.
Mes chers compatriotes, l’heure est grave. Nous n’accepterons pas de nous faire voler notre victoire. S’ils préfèrent menacer la sérénité et la paix du pays, plutôt que d’admettre la défaite, nous répondrons par la détermination pacifique du peuple. J’invite tous les Camerounais du nord au sud de l’est à l’ouest et partout où vous résidez dans le monde à sortir comme un seul homme dans la paix, dans l’amour de la patrie. Marchons pour la libération et pour la revendication de notre victoire. Créez une grande vague pacifique qui montrera au monde au le peuple en a assez et qu’il veut sa liberté. Le droit de manifester est un droit universel. Exerçons-le avec discipline et dignité. Je vous remercie. Vive le peuple souverain, vive le Cameroun libre, uni et réconcilié. »