Le prélat, au cours de son homélie prononcée à la messe d’ouverture de l’année jubilaire dans le diocèse de Ngaoundéré, le 29 décembre dernier, pose tout haut les questions que les plus faibles posent tout bas.
Face aux « abus » du système gouvernant et surtout à la « violence », aux « menaces » des autorités sur les citoyens victimes de leurs « souffrances », l’évêque de Ngaoundéré se prononce. Par une série d’interrogation, l’homme de Dieu prend la défense des « opprimés », du peuple « muselé ». Voici un extrait de l’homélie de Mgr Emmanuel ABBO.
« La question que je voudrais poser conformément au contexte qui nous est propre mais en paraphrasant le pape François est celle-ci : « Qu’est-que les Camerounais n’ont pas encore enduré ? Comment est-il possible que l’appel désespéré des Camerounais ne pousse pas les responsables de ce pays à vouloir mettre fin aux souffrances des Camerounais ? Et la plus grande souffrance est qu’on interdit aux Camerounais d’exprimer leurs souffrances en leur promettant que l’Etat est un rouleau compresseur, un moulinex qui réduira à la pâte tout Camerounais qui oserait exprimer sa souffrance.
Qui va-t-on gouverner lorsqu’on aura broyé tous les Camerounais dans le moulinex ou lorsqu’on sera passé sur eux avec le rouleau compresseur ? Comment peut-on promettre la mort à ceux qui ne demandent qu’un minimum pour survivre ? On demande aux Camerounais d’éviter les discours de haine. Mais du haut nous arrivent des paroles de violence qui est une démonstration de force, des paroles de menace, des paroles d’intimidation. De qui se moque-t-on ? »