Le gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, saisit par message porté ses collaborateurs territoriaux, les préfets de la Menoua et du Nde, à l’effet de prendre des mesures qui s’imposent.
Selon le message de l’autorité administrative à compétence régionale, le mouvement « On a trop supporté » (OTS) est en activité dans certains établissements situés dans ces deux départements de la région de l’Ouest Cameroun. Ses adeptes appliquent le mot d’ordre de grève instituant « l’école morte » au sein des établissements scolaires du secondaire à compter du lundi 04 septembre 2023 jour de rentrée scolaire. Huit établissements d’enseignement secondaire général et technique sont concernés d’après les renseignements, dont sept dans la Menoua et un dans le Nde.
Dans le souci d’éviter la paralysie de l’année scolaire, le gouverneur de la région de l’Ouest interpelle les préfets des deux départements concernés. A la lecture du message urgent, leur action devrait donc consister à prendre des dispositions pour mettre un terme à ladite grève. Un message qui sonne comme la commande d’un rappel à l’ordre des enseignants qui observent le mot d’ordre de grève dans la région de l’Ouest et une mise en garde contre ceux qui le font dans d’autres régions.
Face aux pressions diverses
Dans la région du Centre, « sur instruction » qualifiée de « fallacieuses » par le préfet du département du Nyong-et-Mfoumou, le commandant spécial d’arrondissement d’Ayos a convoqué 18 enseignants le 06 septembre pour « absentéisme ». Le sujet devenant viral sur les réseaux sociaux, le préfet a adressé une correspondance au délégué départemental des enseignements secondaires pour désapprouver le commissaire de police qui aurait « délibérément tronqué les termes de ma lettre circulaire (…) ».
L’autorité a invité le délégué à demander aux enseignants de « ne pas obtempérer à ces convocations inopportunes et indigestes ». Il a plutôt convoqué les acteurs de la communauté éducative du département à une réunion d’évaluation de la rentrée scolaire ce 12 septembre 2022.
De leur côté, les responsables d’établissements sont en opposition avec les enseignants qui manifestent leur colère. Ils exigent la présence effective aux heures de travail, le début effectif des cours aux enseignants sous peine de sanctions disciplinaires. Certains ne tardent pas à servir des demandes d’explication à leurs collaborateurs.
Réaction de OTS et de SECA
Cependant, dans le camp en face, le message porté du gouverneur de la région de l’Ouest apparaît comme la preuve que la grève des enseignants dans la région de l’Ouest « commence à porter des fruits ». Dans un message de soutien adressé à ces professionnels de la craie, le mouvement OTS voit en cette interpellation du gouverneur, la mise en œuvre de « moyens d’intimidation pour essayer de briser les collègues ». Même face à cette sortie, le mouvement réitère que « les intimidations ne doivent pas nous émouvoir au point de faire perdre de vue nos objectifs (…) ça passe ou ça casse », peut-on lire dans ce document en date du 11 septembre 2023.
Dans un communiqué datant du même jour, le Syndicat des enseignants pour l’Afrique (SECA) « adresse ses chaleureuses félicitations » aux enseignants du Cameroun qui bravent les obstacles pour observer la grève. Pour cette organisation, « le mutisme du gouvernement est synonyme d’aveux de culpabilité ». Par ailleurs, « les chefs d’établissements qui donnent des demandes d’explication aux grévistes n’ont qu’une idée : protéger leur strapontin et beaucoup d’entre eux traînent des casseroles », soutient le syndicat qui crie à « une double trahison ». Tout compte fait, la grève lancée en février 2022 et relancé le 04 septembre dernier, tente de se poursuivre malgré ces pressions administratives.