Des hommes politiques de l’opposition envisagent de se réunir au sein d’une alliance lors de la présidentielle de 2025 pour vaincre le parti au pouvoir et ses alliés.
Quelques noms bien connus de la scène politique nationale reviennent lorsqu’on évoque l’idée d’une possible coalition de l’opposition en 2025. Cabral Libii du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), jean Michel Nintcheu du Front pour le changement du Cameroun (FCC), Samuel Billong du Mouvement des réformateurs ont au moins une fois exprimé leur volonté de s’allier à d’autres partis politiques pour renverser le parti au pouvoir. Le but étant d’assurer une alternance inclusive et pacifique au Cameroun.
D’abord, Jean Michel Nintcheu, député de la circonscription du Littoral et président du FCC, a déjà opéré un premier choix. Pour l’ancien cadre du Social Democratic Front (SDF), le Pr. Maurice Kamto est, à l’heure actuelle, le meilleur profil pour porter les chances de l’opposition réunie au sein d’une coalition à la prochaine élection. C’est en raison de la répression des militants du MRC et de la position qu’a occupée Maurice Kamto à l’issue de la présidentielle du 07 octobre 2018. Selon Nintcheu, dans un entretien accordé à Jeune Afrique, tous ceux qui feront d’autres propositions ne travaillent pas pour l’opposition.
Ensuite, Cabral Libii qui n’a pas encore opéré un choix clair à ce sujet. Mais, le député est parmi les premiers opposants à accepter l’idée d’une coalition pour mieux faire face au candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) en 2025. Le 30 octobre 2022, le candidat sorti 3è à la présidentielle de 2018 a affiché l’engagement clair de son parti le Pcrn « pour la coalition du parti unique de l’opposition ». C’était au lendemain de l’échec de l’organisation d’un débat télévisé le mettant face à Maurice Kamto, le président national du MRC.
A l’approche des échéances de 2025, Cabral Libii reste fidèle à cet engagement. Au cours d’une conférence de presse donnée le 15 novembre dernier à Yaoundé, le président national du Pcrn a réaffirmé sa volonté de faire partie d’une alliance. Mais, l’opposant a renvoyé la définition des jalons de cette coalition au congrès ordinaire de son parti, lequel aura lieu du 15 au 17 décembre 2023 à Kribi dans la région du Sud.
Enfin, Samuel Billong du Mouvement des réformateurs a, depuis avant septembre 2023, une idée des formations politiques avec lesquelles son parti pourrait faire alliance. Mais, l’opposant ne les a pas dévoilées. L’homme politique soutient que l’élection présidentielle de 2025 sera un moment déterminant pour une transition politique au Cameroun. Pour cela, il invite tout le monde à mettre la main à la pâte pour « avoir une transition exemplaire », s’exprimait-il sur Abk radio.
Par ailleurs, le 31 mars 2023, sept partis politiques se sont réunis dans le cadre d’une plateforme pour rassembler des propositions dans le but d’améliorer le système électoral camerounais. Le MRC, le PCRN, l’UDC, l’UMS, le MP, le SDF et l’USDP ont mis sur pied un secrétariat pour recevoir et centraliser ces propositions pouvant aboutir à la modification du code électoral en vigueur depuis 2012.
Cependant, il convient de rappeler que l’alliance de l’opposition n’a réussi qu’en 1992. Elle a permis à Ni John Fru Ndi d’atteindre 36% des voix contre 40% pour le président Paul Biya à la présidentielle. La coalition de 2004 s’est heurtée à l’opposition de Ni John Fru Ndi de reposer les chances de l’opposition sur Adamou Ndam Njoya de l’UDC.