Des responsables des organisations suspendues ainsi que d’autres personnalités condamnent les actes du ministère de l’Administration territoriale.
Des figures connues du paysage politique et de la société civile s’expriment après l’interdiction d’exercer au Cameroun infligée à cinq ONG et associations par le ministre de l’Administration territoriale. Ce matin, dans une interview accordée à RFI, Cyrille Rolande Béchon a dénoncé l’illégalité de la décision du ministre. Pour la directrice exécutive de l’ONG Nouveaux droits de l’homme, « cette décision n’a aucun fondement juridique. Ça n’a vraiment pas de raison d’être ».
Le 06 décembre dernier, le ministre Paul Atanga Nji a pris des décisions portant suspension de cinq organisations. Ce sont Reach Out Cameroun (ROC), Réseau des défenseurs des droits humains (REDHAC), L.M Nanje Fondation INC, l’Association Charitable Socio-culturelle du Cameroun (ACSCC). Après les avoir suspendus pour une durée de trois mois, le ministre a précisé l’interdiction de leurs activités durant la période de suspension.
Les motifs de la suspension sont entre autres : « financements illicites et exorbitant en inadéquation avec le profil de l’activité ; activités de nature à porter atteinte à l’intégrité du système financier national ; absence de justification de la destination des financements reçus ; non-respect des dispositions légales relatives au fonctionnement d’un organisme à but non lucratif ».
Juste après la suspension, la directrice exécutive du REDHAC a réagi en déclarant que son organisation ne se laissera pas faire face à la décision gouvernementale. Après la réaction de Maximilienne Ngo Mbe, Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun a insisté sur le cas de réseau de défenseurs de droits humains qu’elle conduit. « Cette suspension est un coup dur porté par le pouvoir à la défense des libertés et droits de l’homme dans notre pays ». Regrette Maurice Kamto qui invite le ministre à « reconsidérer ses décisions à ce sujet » en accordant par exemple au REDHAC un délai supplémentaire pour se conformer aux textes éventuellement violés.