A l’issue de l’élection des 70 sénateurs et de la nomination des 30 autres, le parti au pouvoir et ses alliés occupent presque la totalité des 100 sièges.
Après la proclamation des résultats du scrutin du 12 mars dernier, le Sénat est tenu par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) qui a raflé les 70 sièges. Le décret présidentiel du 31 mars dernier n’a pas apporté un grand changement à cette coloration. En effet, par cet acte le chef de l’Etat désigne 24 sénateurs membres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Ils viennent s’ajouter sur l’ensemble des 70 sénateurs élus à l’issue du scrutin du 12 mars dernier, faisant un total de 94 sénateurs Rdpc, soit un taux de 94%.
L’acte présidentiel tient aussi compte de six formations politiques considérées comme d’opposition, mais en réalité alliées au Rdpc en dehors du SDF. Ce sont le FSNC, ANDP, MDR, UPC, UNDP qui ont pris part au processus électoral malgré le rejet de leurs listes de candidature ou le verdict des urnes défavorable. Le constat est que le nombre de partis d’opposition stagne au Sénat. En 2013, cinq partis d’opposition ont intégré le Sénat et six en 2018, la majorité étant des partis alliés au Rdpc et seul le SDF avait réussi à conquérir des sièges lors des élections. Avec ses alliés, le Rdpc occupe ainsi 99% des sièges.
Tout compte fait, pour les cinq prochaines années à compter du 11 avril prochain, les 100 membres vont siéger à l’hémicycle. Cette date est celle à laquelle la session de plein droit du Sénat doit s’ouvrir. Au cours de ce premier rassemblement, les 100 nouveaux sénateurs, (de la 3è législature-2023-2028) prennent fonction, tandis que le mandat de ceux de la 2è législature (2018-2023) arrive à son terme. Un nouveau bureau de Chambre sera élu. Marcel Niat Njifenji qui occupe le perchoir depuis 2013, pourra être maintenu à la tête du Sénat.
Sénatoriales 2013, 2018 et 2023, une tradition respectée
Le chef de l’Etat vient d’intégrer les formations politiques autres que le Rdpc au sein du Sénat. Tenant compte du fait qu’aucun sénateur élu n’appartient à l’opposition, Paul Biya a augmenté le nombre de sénateurs nommés venant de l’opposition. Ils sont six en 2023, cinq en 2018 et quatre en 2013.
En effet, le 08 mai 2013, le président Paul Biya signe un décret nommant 30 autres sénateurs après que le Rdpc (56) et le Sdf (14) ont raflé les 70 sièges au terme de l’élection du 14 avril. Quatre sénateurs nommés sur les 30 viennent du MDR, de l’ANDP, du FSNC et de l’UNDP.
Après les sénatoriales du 25 mars 2018, le Rdpc remporte 63 sièges et le Sdf 7. Le chef de l’Etat complète la liste à 100 le 12 avril 2018 avec 24 sénateurs du Rdpc et six de l’opposition. Les partis politiques ayant bénéficié de ces sièges sont le MDR, l’ANDP, le FSNC, l’UNDP et l’UPC.