Dans une sortie récente, le prélat reprécise son appel au changement à la tête du Cameroun à quelques mois de l’élection présidentielle.
L’évêque de Yagoua, Barthélémy Yaouda, n’a pas rentré sa langue après sa sortie en début janvier dernier, sortie ayant provoqué de nombreuses critiques. En début d’année le prélat a demandé que le président Paul Biya et son système cèdent la place. Car les Camerounais souffrent beaucoup sous leur gouvernance. Et que, « même le diable, qu’il prenne d’abord le pouvoir, le reste on verra après ». Suite aux multiples interprétations et critiques, l’homme de Dieu reste fidèle à sa logique et explique sa pensée. Le diable au pouvoir au Cameroun ? Que non ! « Je n’invoque pas le diable. Tout prêtre chasse le diable. Avec la prière tu chasses le diable. Avec l’eau bénite tu chasse le diable. Si je vous ai dit qu’il faut que le diable prenne d’abord et on verra après, ce n’est pas le diable en tant que tel. Et n’importe qui peut prendre et on verra », précise l’évêque.
La souffrance des parents et le chômage des jeunes sont quelques maux qui font réitérer sa position à Monseigneur Yaouda dans une nouvelle sortie récente. « On souffre. Où est la route ? Où sont les écoles dans les campagne ? Nos enfants sont limités. Les enfants des autres sont en Amérique, ils sont en Europe. Nos enfants s’arrêtent à Yaoundé et Douala. Ils font quoi ? Des veilleurs de nuit avec la licence ou le Master en poche. Et la moto transhumance à Douala jusqu’ici ce sont nos enfants », sonne l’homme de Dieu.
Pourtant, lors des échéances électorales, les candidats en quête de suffrages s’en vont chercher les voix auprès « du bétail électoral » à Yagoua ou dans le Grand Nord en général. Et les populations, selon l’évêque, ne disent jamais non. « Nous sommes là tout le temps à dire oui, oui, oui, et c’est nous les moutons du Nord, donnez-nous votre voix. Oui, le bétail électoral, donnez-nous votre voix ». Face à cette situation qui n’a que trop duré, le leader religieux montre un engagement à changer le paradigme. « Dans le bétail actuellement, il y a les moutons du Nord, et parmi les moutons du Nord il y a les lions, il y a les panthères il y a les loups ».
Ainsi, certaines personnalités haut placées effectuent des missions d’évaluation des actions à mener à court terme dans le Grand Nord, campagne électorale oblige, d’autres, pressées par le vent électoral qui souffle, distribuent des billets de banques aux riziculteurs ou aux élèves. Malgré ces gestes, Mgr Barthélémy Yaouda oriente les populations vers l’essentiel : il faut que leur situation marquée par la souffrance change. Et ce changement s’opère lors de l’élection présidentielle. Ce sera le moment pour les électeurs de maintenir le président Paul Biya ou de le faire remplacer.