Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto, s’engage à l’élection présidentielle sous les couleurs du MANIDEM. Ce qui implique son départ, au moins provisoire, de son parti d’origine.
C’est un véritable coup de tonnerre qui frappe la scène politique camerounaise cinq jours après la convocation du corps électoral. Maurice Kamto déclare sa candidature sous la bannière du MANIDEM (Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie), alors que le débat est en cours sur la possibilité qu’il soit investi par son parti politique, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).
L’engagement pris d’emprunter les couleurs du parti de Anicet Ekane, implique d’abord que le MRC ne participera pas à l’élection présidentielle du 12 octobre. Si oui, en trouvant un moyen d’investir un autre candidat par des voies légales. Ce qui semble difficile au regard des critères contenus dans l’article 121 du code électoral. Dans le cas contraire, ses militants vont suivre leur leader et le soutenir derrière le parti qui l’investit comme candidat à l’élection.
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Ensuite, cet engagement pris envers le MANIDEM implique que l’opposant célèbre du régime sortant quitte le MRC dont il est jusqu’ici président national pour intégrer le nouveau parti, celui qui l’investit. Il pourrait, à la suite du processus électoral, retourner dans son parti d’origine. A l’issue de cette transaction, son départ du MRC, qui semble déjà actée, le MRC sera présidé par l’un des vice-présidents, en l’occurrence, Mamadou Mota.
Le processus électoral qui se poursuit entraîne de manière progressive une réorganisation au sein du MRC. Le parti a tant fait rêver les Camerounais au soir de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018 lorsque Maurice Kamto a déclaré avoir tiré le penalty et marqué. La solennité du contentieux post électoral a davantage suscité dans l’esprit des citoyens, une nouvelle envie de participer au jeu démocratique. Mais, le boycott des élections municipales et législatives du 09 février 2020 a marqué le point de départ d’une aventure dont la suite semble incertaine. Son candidat, Maurice Kamto, a pourtant été déclaré 2è à l’issue de la présidentielle avec 14,23% des suffrages.
Il ne pouvait rééditer cette performance cette fois-ci ou aller jusqu’à occuper le siège présidentiel à Etoudi qu’en se présentant soit comme candidat indépendant, soit comme candidat d’un autre parti. Après une longue période de négociations, et pendant que le futur candidat a plongé l’opinion dans un débat sans fin sur le mandat impératif, le MANIDEM lui a ouvert ses portes en toute discrétion. Anicet Ekane, qui fait partie du Groupe de Douala, a participé à nourrir cette stratégie politique révélée à l’opinion presqu’à la dernière minute. Certains pourront parler de diversion. Mais, tout ce qui se fait dans les coulisses n’est pas exposé sur la scène.
Toutefois, le MANIDEM est au cœur de la polémique. Les relations entre Anicet Ekane, le leader, et le seul élu du mouvement, le conseiller municipal dans la commune de Dibombari, Dieudonné Yebga, semblent instables. Mais, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji a reconnu Anicet Ekane comme responsable légal du parti en 2018. Cela ne suffit pas pour Dieudonné Yebga qui se revendique la présidence d’une faction du même parti. La candidature de Maurice Kamto dans ce climat pourra encore susciter des commentaires à propos d’une validation incertaine. Mais, dans ce vent de polémique qui souffle, Anicet Ekane rassure. Le candidat Kamto est déjà investi dans le cadre de l’Alliance politique pour le changement. Le dossier de candidature sera déposé le vendredi 18 octobre 2025 au siège d’Elections Cameroon à Yaoundé.