L’appel à observer une « journée ville morte » le 28 juillet à Bamenda par des séparatistes n’a pas trouvé écho favorable auprès de nombreuses personnes. Des menaces sécuritaires brandies à l’approche des obsèques de l’opposant historique n’ont pas porté des fruits. Les obsèques officielles instituées par le chef de l’Etat Paul Biya se sont déroulées sous haute surveillance militaire. Les forces de défense et de sécurité ont été déployées à Bamenda le 28 et à Baba II le 29 juillet.
Elles ont permis à une foule nombreuse, aux militants du Sdf, aux membres du gouvernement et au représentant du chef de l’Etat de participer aux obsèques. De sources médiatiques, plus de 2 000 personnes se sont massées au lieu de la cérémonie samedi dernier. Elles ont bravé les menaces sécuritaires pour rendre un dernier hommage à Ni John Fru Ndi, l’homme politique qui aura bataillé dur en faveur de la paix, de l’unité, et de la démocratie.
Ce combat politique lui a valu la distinction de « Grand cordon du mérite camerounais » à titre posthume. Une distinction remise par le vice-Premier ministre, secrétaire général du Rdpc jean Kuete, représentant le président de la République à la cérémonie.
Décédé le 12 Juin dernier, le chairman du Sdf a bénéficié des hommages de la nation depuis la mise en bière à l’hôpital général de Yaoundé le 27 juillet, jusqu’au village Baba II le 29 juillet. Après la levée de corps, des honneurs ont été rendus à l’illustre disparu au Palais polyvalent des sports de Yaoundé, à l’Ouest, à Bamenda sous l’encadrement militaire.
Cependant, entre son décès et son enterrement, quelques incidents se sont produits. Le 15 juillet 2023, le domicile du défunt est incendié dans son village à Baba II. L’acte est imputé aux séparatistes. Le 16 juillet, des séparatistes, selon l’armée, ont ouvert le feu et abattu dix personnes à Bamenda.
Le 28 juillet, un accident survient pendant que le cortège funèbre est en route pour Bamenda. Un des véhicules du cortège y est impliqué. Le même jour, les séparatistes incendient un bus de transport en commun pour tenter d’imposer une journée ville morte et dissuader les habitants d’aller rendre hommage au père du Sdf.