L’échange épistolaire entre différents camps ainsi que des positions divergentes de différents leaders de l’opposition montrent la tendance à la formation de plusieurs coalitions.
Les tractations préélectorales mettent en mouvement la scène politique camerounaise depuis des mois. En route vers l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, les partis politiques d’opposition tentent tant bien que mal de faire front commun contre le bloc présidentiel. Dans cette démarche, deux coalitions se forment. L’Alliance Politique pour le Changement (APC) coordonnée par le député Jean Michel Nintcheu soutient Maurice Kamto. Tandis que l’Alliance Politique pour la Transition (APT) conduite par Olivier Bile n’a pas encore désigné son candidat.
Les deux coalitions en formation continuent de battre le tam-tam de l’adhésion à travers diverses stratégies dont l’échange de correspondances, les rencontres et invitations. Cependant, les adeptes de l’APC et soutiens de Maurice Kamto ont arrêté au préalable, les modalités de participation à l’élection. L’une des exigences est de soutenir le président du MRC, Maurice Kamto, ou rien. Ce que les adeptes de l’APT n’entendent pas accepter.
Dès lors, chaque camp cherche à se renforcer. L’APC compte le MRC, l’APP de Jean Michel Nintcheu, United4Cameroon de la diaspora et d’autres mouvements, tandis que l’APT rassemble déjà le parti des Réformateurs. Elle bénéficie du soutien de Cabral Libii du PCRN, candidat déclaré 3è en 2018, d’Akere Muna, candidat ayant désisté en 2018. D’autres leaders politiques de l’opposition, Joshua Osih du SDF et Tomaïno Ndam Njoya de l’UDC n’ont pas encore décidé de rallier l’un des camps. Ils mettent en avant, trouver les réponses aux préoccupations du peuple plutôt que de se lancer dans une bataille sans défenses.
Au regard de ce jeu d’alliance, la scène politique camerounaise tend à se rapprocher de celle du Sénégal où plusieurs coalitions rassemblent des partis politiques. En cours de mandat ou en période électorale, ce sont des coalitions qui animent la scène. Le pouvoir est entre les mains de la coalition Benno Bokk Yakaar. Une alliance qui fait face à d’autres coalitions de l’opposition dont celle la plus farouche, Yewi Askan Wi, formée autour d’Ousmane Sonko en 2021. Wallu Sénégal, Manko Taxwu Sénégal, Joyyanti, sont d’autres coalitions actives sur la scène.
