La Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCI) a condamné le Cameroun à verser 23,5 millions d’euros à l’entreprise MAGIL en charge de la construction du complexe sportif Olembe.
C’est un nouveau rebondissement dans cette affaire qui oppose les parties contractantes dans la construction du Complexe d’Olembe. Saisie par l’entreprise canadienne Magil, la juridiction parisienne a rendu une ordonnance d’urgence, demandant à l’Etat du Cameroun de mettre dans un compte séquestre, la somme de 15,4 milliards de FCFA.
En effet, c’est en 2020 que le Cameroun recrute Magil pour terminer les travaux laissés par l’Italien Piccini. Montant du contrat, 54,8 milliards de Francs CFA. Pour financer le contrat, le chef de l’Etat Paul Biya va signer un décret le 16 février 2021. Celui-ci autorise le ministre de l’Economie Alamine Ousmane Mey à contracter un crédit de 55,1 milliards de F auprès de la Standard Chartered Bank (Londres) et BPI France Export. Chose faite, et depuis, Magil aurait perçu des fonds estimés à plus de 42 milliards de Francs CFA.
L’entreprise était chargée de poursuivre la phase 1 du projet notamment l’achèvement du stade principal de 60 000 places, le Centre commercial et l’hôtel 5 étoiles. Sur le chantier, Magil fait face à ses dous-traitants qui lui réclament une dette d’environ 12 milliards de F. Alors que Magil réclame la suite du payement à l’Etat du Cameroun, le ministre des sports invite plutôt son partenaire à produire des justificatifs des 42 milliards de francs CFA qu’il maintient que le gouvernement camerounais a déjà payés au constructeur Magil, c’est ainsi qu’il va finir par rompre le contrat qui relie les deux parties.
Selon le rapport d’arbitrage d’urgence, la première facture adressée par Magil à l’Etat du Cameroun a été payée avec près de 15 mois de retard, 11 autres, d’une valeur de 15,4 milliards restent querellées, et c’est elles qui ont conduit à la saisine de la cour d’arbitrage de Paris.
Yaoundé reproche à l’entreprise canadienne sa lenteur dans la réalisation des ouvrages, Magil retorque en évoquant un blocus du ministère des sports dans le dossier.
Les travaux arrêtés à la veille de la Can 2021 que le Cameroun a abrité en janvier- février 2022 n’ont toujours pas repris, malgré les injonctions du ministère des sports, et des réunions avec les hautes autorités dont le secrétaire général de la présidence de la république, et les responsables de Magil.
Le projet prévoyait un stade omnisports de 60 000 places, une piscine, un gymnase ou encore des courts de tennis. Seul le stade a été achevé, in extremis, pour accueillir des matches de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021 de football organisée par le Cameroun début 2022.
Ce chantier avait été confié en 2015 au groupe italien Piccini qui avait entamé les travaux seulement 15 mois après en invoquant des « raisons administratives indépendantes » de sa volonté. Le gouvernement avait ensuite unilatéralement résilié son contrat avec Piccini, remplacé en 2020 par Magil.