L’ancient président français Nicolas Sarkozy, condamné en cinq ans de prison dans l’affaire dite du financement libyen, a été incarcéré mardi matin dans une prison parisienne. « Ce n’est pas un ancien président de la République que l’on enferme ce matin, c’est un innocent », a-t-il écrit sur X peu avant de se rendre à la prison de la Santé où il sera détenu dans une cellule individuelle du quartier d’isolement.
Le président Emmanuel Macron a confirmé l’information selon laquelle il a reçu son prédécesseur vendredi dernier à l’Elysée. Un entretien que M. Macron a jugé « normal sur le plan humain » et ne nuisant pas à l’indépendance de l’autorité judiciaire, avait-il souligné devant la presse lundi.
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Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a indiqué lundi qu’il irait voir l’ancien président en prison et ce en sa fonction de garde des Sceaux. Il a dit éprouver « beaucoup de tristesse » pour M. Sarkozy, avec qui il avait travaillé comme collaborateur.
Les propos de MM. Macron et Darmanin ont suscité la polémique. Certains ont dit y voir une forme de violation de la séparation des pouvoirs.
Le 25 septembre, l’ancien président de la France entre 2007 et 2012 a été reconnu coupable en première instance d' »association de malfaiteurs » dans l’affaire du financement libyen. Condamné à une peine de prison avec « exécution provisoire », il était alors obligé de dormir en prison en dépit d’un appel qu’il a déjà déposé.
Cette mesure d’application immédiate de peine suscite aussi des débats tant judiciaires que politiques dans le pays. Les avocats de Nicolas Sarkozy ont déposé une demande de mise en liberté de leur client.