Dès 6h du matin, Marceline Mbo avait déjà pris place dans une clinique chinoise improvisée, mais complète, située à l’extérieur du Centre de santé Sainte Brigitte d’Afanoyoa, un village situé en périphérie de Yaoundé, capitale du Cameroun.
Cette mère de trois enfants était venue se faire soigner pour une rage de dents et un problème oculaire la faisant souffrir depuis trois ans. Elle était accompagnée de ses deux enfants, qui souffraient également de divers maux.
« J’attends que les médecins chinois (…) traitent ma douleur oculaire et ma rage de dents, et qu’ils soignent mes enfants pour le paludisme », a confié cette femme de 40 ans. Assis à côté d’elle se trouvaient Essomba Messomo et sa femme, Onana Joséphine Messomo. « Nous sommes arrivés tôt, à 5h30 », a raconté Mme Messomo, 60 ans, disant souffrir d’une vision floue et de violents maux de tête.
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Alors que le soleil se levait sur Afanoyoa, les patients ont commencé à s’inscrire, puis à consulter des médecins de différentes spécialités, appartenant à la 24e équipe médicale chinoise au Cameroun.
Mme Mbo a été l’un des premiers patients examinés ce jour-là à la clinique, dans le service d’ophtalmologie. « J’ai dû lire des lettres, puis ils m’ont prescrit des gouttes pour les yeux. Je me sens rassurée et confiante que mon problème sera résolu », a-t-elle dit, en disant avoir été bien accueillie. « Ces médecins chinois sont de vrais professionnels.
» Son mari, âgé de 82 ans, s’est lui aussi senti soulagé après avoir consulté les médecins chinois et pris les médicaments qu’ils lui ont prescrits, a-t-elle dit.
Le camp de soins gratuits de trois jours, qui s’est terminé le week-end dernier, s’inscrivait dans le cadre d’une série d’activités commémorant le 50e anniversaire de la coopération sanitaire entre la Chine et le Cameroun. La première équipe médicale chinoise est arrivée au Cameroun, à Mbalmayo (centre), en 1975. Depuis 50 ans, la Chine a donc envoyé au Cameroun 24 équipes médicales, composées de 786 personnes, a noté Kang Yijiong, chef de l’équipe médicale chinoise actuellement en poste au Cameroun.
« L’équipe médicale dispose de succursales dans la capitale Yaoundé et dans la petite ville de Mbalmayo », a-t-il détaillé. « Depuis un demi-siècle, nous avons fourni des services ambulatoires et d’urgence à plus de 3,3 millions de patients, réalisé plus de 160.000 opérations chirurgicales et traité plus de 49.000 patients gravement malades. Nous avons également organisé près de 200 consultations médicales gratuites.
» Parmi les personnes qui ont bénéficié de la générosité médicale chinoise figure Liliane Mfoumou, qui vit à Ngat-Bane, un village du sud du Cameroun.
Aujourd’hui âgée de 72 ans, elle souffrait depuis des années d’une grave blessure au dos. Lorsque l’équipe médicale chinoise s’est rendue à Ngat-Bane en 2022, elle a été soignée par un acupuncteur chinois, qui a inséré de fines aiguilles dans sa peau au niveau des « points d’acupuncture ».
« La ‘magie’ opérée par le médecin chinois m’a guérie. Aujourd’hui, je vais régulièrement à la ferme et je fais d’autres activités. Je ne ressens aucune douleur. Je suis très reconnaissante envers les médecins chinois », a déclaré Mme Mfoumou à Xinhua par téléphone.
Récemment, l’équipe médicale chinoise en poste à Mbalmayo a fourni des services médicaux gratuits au centre SOS Village d’enfants de Mbalmayo. Dans une lettre adressée à l’équipe après les services, l’association a exprimé « une immense joie et une profonde reconnaissance ».
« Vous avez démontré un engagement exemplaire au service du bien-être des plus vulnérables », peut-on lire dans la lettre.
Depuis 50 ans, la Chine finance également d’importantes installations médicales au Cameroun, notamment deux hôpitaux gynécologiques, obstétriques et pédiatriques à Yaoundé et dans la capitale économique, Douala.
« Ces hôpitaux, qui ont pendant longtemps porté le très significatif qualificatif d’Hôpitaux de référence chinoise, sont des véritables fleurons sanitaires qui symbolisent l’excellence médicale et, surtout, l’union de nos volontés », a salué le ministre camerounais de la Santé publique, Manaouda Malachie.
Les actions des équipes médicales chinoises au Cameroun reflètent une vision commune d’un monde plus juste, où l’accès aux soins et services de santé est un droit, pas un luxe, a-t-il ajouté. « Par ces actions, la Chine ne se contente pas de donner, elle partage. Elle ne dicte pas, elle propose. Elle ne s’impose pas, elle coopère », a poursuivi le ministre. « Ce 50e anniversaire n’est pas qu’une simple célébration. C’est un appel à viser plus loin, plus haut, plus fort. » Eunice Nchang, infirmière en chef à l’Hôpital gynécologique, obstétrique et pédiatrique de Yaoundé, a déclaré que les médecins camerounais et chinois travaillaient main dans la main pour soigner les patients et offrir des services médicaux indispensables.
« Le plus grand bénéfice pour le Cameroun au cours de ces 50 années est l’expérience que nous avons acquise auprès des médecins chinois (…) Il s’agit d’un véritable soutien dans un contexte où les hôpitaux camerounais manquent de personnel qualifié et d’équipements », a-t-elle dit.