Dans le cadre d’un entretien, le Camerounais, actuellement prêté au Stade Rennais, tance les supporters et certains dirigeants du club sans la moindre retenue.
«Ce n’était pas prévu que je parte de Lyon. J’ai entendu beaucoup de choses, mais c’est moi qui ai demandé à quitter l’OL. Le club et le coach ne voulaient pas que je m’en aille, mais j’ai insisté.» Dans une entrevue avec le magazine So Foot ce mardi, l’attaquant Karl Toko-Ekambi a dévoilé, sans détour, les raisons qui l’ont poussé à quitter l’Olympique Lyonnais en janvier pour un prêt sans option d’achat au Stade Rennais.
Le Camerounais de 30 ans, pris en grippe par les supporters des Gones durant ses derniers mois dans la cité rhodanienne, en a profité pour régler ses comptes. Toko-Ekambi dézingue les supporters de l’OL… L’ancien de Villarreal, qui retrouve de la tranquillité en Bretagne, garde effectivement une certaine rancœur et le fait savoir, quitte à se mettre l’OL à dos définitivement. Et sans surprise, les fans lyonnais sont les premiers à prendre.
«Les supporters, je m’en fous. Honnêtement, j’en ai rien à foutre. Bizarrement, ceux qui sont pris pour cible, ce ne sont pas des Lyonnais. Je ne vais pas dire le mot fort auquel je pense, mais voilà… C’est bizarre. Ce sont toujours les mêmes profils qui sont ciblés. Maxwel Cornet, Bertrand Traoré, etc.», a d’abord fait savoir le Lion Indomptable, avec une allusion évidente à une certaine forme de racisme.
«On ne peut pas tout maîtriser, on ne peut pas tout gérer. Surtout pas une bande de sauvages dans les tribunes qui insulte des mamans. J’ai perdu mon père, ça insulte mes parents alors que je suis sur un terrain de foot. (…) Quand ça insulte ta mère alors qu’elle est au stade… Quand ça met des photos de toi dans la ville avec écrit « dégagez »… Mon enfant sait lire. Ça devient compliqué au bout d’un moment.
Quand tu te fais cambrioler, que tu demandes au club de te mettre la sécurité devant chez toi pendant les matchs et qu’il ne donne pas son accord, alors qu’il le fait pour d’autres joueurs… Ça devient bizarre, tu te poses des questions», a expliqué un «KTE» encore agacé. … et certains membres du club
Celui qui avait marqué 4 fois en 19 matchs avant de quitter Lyon cet hiver ne digère pas le comportement de nombreux fans à son égard. Mais Toko-Ekambi n’épargne pas non plus certaines personnes du club. Ses anciens coéquipiers, le président Jean-Michel Aulas ou encore l’entraîneur Laurent Blanc échappent à la critique… Contrairement à d’autres !
«Quand certains membres du club m’envoient des lettres recommandées pour me mettre une amende, m’enlever ma prime d’éthique parce que j’ai tapé dans la poubelle (après une sortie sous les sifflets contre Strasbourg (1-2) le 14 janvier dernier à domicile, ndlr)… Ce n’est pas du soutien, ça», a pointé l’ex-Angevin.
Vise-t-il le directeur général Vincent Ponsot ? «Je ne dirais pas de nom. Ce ne sont pas des hommes. Ça montre qu’ils sont contre moi, comme les supporters. Et ce n’est pas bon pour le club. Parce que moi j’adore le club. J’adore le président. J’adore mes coéquipiers, tout se passe bien avec eux. Mais il y a des choses à changer. Je suis parti et pourtant ça ne va pas mieux», termine Toko-Ekambi qui ne regrette rien et estime même, alors qu’il ne se voit plus porter le maillot des Gones à l’avenir, avoir été «trop calme» devant certaines attitudes. Des propos sans filtre !