Un document portant la signature du juge d’instruction déclare que la détention des deux personnalités n’est plus utile pour la manifestation de la vérité dans l’affaire de l’assassinat de Martinez Zogo. Dans un autre document, le juge récuse l’authenticité du premier et demande de les maintenir en détention.
Un vent de liberté souffle depuis le Tribunal militaire de Yaoundé en direction de la prison de Kondengui. L’homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga et le patron de la DGRE, le commissaire divisionnaire Maxime Léopold Eko Eko ont été déclarés libres dans un document en circulation. Inculpés pour « complicité de torture par aide » sur le journaliste Martinez Zogo, le juge chargé de l’instruction dans le cadre de l’affaire dit ne pas reconnaître l’authenticité de l’ordonnance prescrivant leur remise en liberté. Le document en circulation « n’émane pas de lui ».
Léopold Maxime Eko Eko, était accusé d’avoir provoqué de quelque manière la torture de Martinez Zogo, ou donné des instructions pour la commettre. Selon le document en circulation, après interrogation et confrontation avec Justin Danwe, directeur des opérations, « aucune charge n’a été relevée contre Eko Eko Maxime qui soit de nature à justifier son maintien en détention ».
Même conclusion pour le patron de Vision 4 télévison, Vision finance SA. Il n’est retenu à Jean Pierre Amougou Belinga aucune charge. Après interrogation et confrontation, il apparaît selon le juge, qu’il n’a donné ni argent ni instructions à Justin Danwe pour torturer ou exécuter Martinez Zogo. Le directeur des opérations « a disculpé Amougou Belinga Jean Pierre » et déclaré que cet inculpé n’était en rien impliqué dans l’arrestation, la séquestration et la torture de Martinez Zogo ».
Au vu de ces différents motifs, selon cette ordonnance, le juge a décidé la libération de ces deux personnalités. Quant aux autres inculpés, le juge reste muet. Ainsi, l’affaire est encore au niveau de l’instruction et va se poursuivre. Il est donc attendu du tribunal militaire de trouver les coupables de la filature, de l’enlèvement de Martinez Zogo le 17 janvier 2023, sa torture et son assassinat. Le corps sans vie retrouvé le 22 janvier en état de décomposition dans la localité d’Ebogo 3 par Soa est encore gardé à la morgue.
Il reste que la confusion règne davantage quant à la production de l’ ordonnance de remise en liberté qui circule. Le juge dément son authenticité. Pourtant un autre document l’accompagne, un procès verbal de notification aux conseils de l’inculpé Jean Pierre Amougou Belinga, document signé du greffier d’instruction et de Me Charles Tchoungang, avocat de l’ homme d’affaires incarcéré.