Après des accusations de fraude sur les listes électorales contre Elections Cameroon, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun porte plainte contre le président du Conseil constitutionnel.
Des institutions intervenant dans le processus électoral au Cameroun sont dans le viseur du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). La formation politique dont Maurice Kamto est le président national, et qui a boycotté les élections locales de février 2020, scrute de très près les mouvements et actions de ces institutions. Elle n’entend pas laisser l’occasion aux responsables de favoriser une formation politique, même proche du pouvoir, lors de l’élection présidentielle de 2025.
C’est le cas, lorsque le parti politique saisit le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif contre trois membres du Conseil constitutionnel dont le président, Clément Atangana. Le Conseil est l’organe qui valide les candidatures, veille à la régularité du scrutin, proclame les résultats de la présidentielle. Dans sa plainte, le parti accuse le Conseil constitutionnel d’« empiètement sur le pouvoir législatif » et de « coalition contre les lois, le fonctionnement d’un service ». Ladite plainte a pour prétexte la participation du président du Conseil à une réunion de l’Association pour le développement économique social et culturel du Nyong et So’o (Adenso), laquelle se serait soldée par une motion de soutien au président national du Rdpc. Chose que Clément Atangana rejette.
En confirmant sa présence au début de la rencontre ne revêtant aucun caractère politique, il dit y avoir participé en tant que porte-parole des populations de Ngomedzap, membre actif du conseil des sages et ancien président de l’Adenso. L’association a pour but le développement du département, soutient-il. Sur la question, la justice saisie se prononcera au bout de la procédure.
Bien avant le Conseil constitutionnel, le MRC a accusé Elections Cameroon de fraude sur les listes électorales. En effet, au terme de la campagne de révision des listes électorales et jusqu’à la publication des listes provisoires dans les antennes communales, le parti politique par ses responsables nationaux et locaux, a fait des sorties. Il a accusé l’instance en charge de l’organisation matérielle des élections de violer la loi à plus d’un titre et de manœuvrer pour la réduction du nombre d’électeurs inscrits sur les listes électorales. A ces accusations, le directeur général des élections, Erik Essousse, a apporté des éléments de réponse pour rassurer l’opinion du respect de la loi par Elecam.
A mesure que l’élection présidentielle d’octobre 2025 approche, le MRC semble travailler pour empêcher une quelconque tentative de fraude lors du processus électoral. Le parti politique n’hésite pas à interpeller l’une ou l’autre institution pour faire des dénonciations et tenter de la rappeler à l’ordre. Cette stratégie marquée par la multiplication des déclarations qui s’accompagne de la mobilisation des électeurs sur le terrain portera-t-elle des fruits au soir du scrutin d’octobre prochain ?