Le président du Front pour le Salut national du Cameroun n’a pas réagi depuis que la nouvelle annonçant sa démission du gouvernement s’amplifie. L’homme politique reste calme et promet une sortie de son parti.
Il n’a pas connu une telle popularité pendant les vingt ans qu’il a passés au sein du gouvernement. Mais, ces dernières 24 heures, le nom Issa Tchiroma Bakary est sur toutes les lèvres et à la une des parutions au Cameroun. Le président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) a remis sa lettre de démission au Premier ministre chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, le 24 juin 2025, avec effet immédiat. La nouvelle fait le tour des rédactions au pays et à l’étranger, suscitant des débats sur l’opportunité d’une telle démarche à trois mois de l’élection présidentielle.
Mais, dans tout ce qui se dit, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle qui s’en va du gouvernement ne dit encore rien. Issa Tchiroma Bakary ne confirme pas sa démission à l’opinion publique. Il n’infirme pas non plus une telle nouvelle. Contacté par des journalistes en service à Canal 2 international et à Afrik Inform, l’homme politique déclare que si une telle nouvelle venait à se confirmer, son parti le FSNC donnera une conférence de presse. « Mon porte-parole va en attendant, convier la presse à un entretien. Je vous prie de me croire, je ne ferai aucun commentaire pour le moment ». En attendant que le concerné décide de commenter cette actualité lui-même ou par l’entremise de son porte-parole, les commentaires vont bon train au sein de l’opinion.
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Pour certains, Issa Tchiroma Bakary cache encore son jeu. Il hausse les enchères pour décrocher un meilleur accord avec son allié, le président Paul Biya, en vue de la prochaine présidentielle. Cette thèse s’inscrit dans la négation de la démission de l’homme politique à l’approche de la fin du mandat du chef de l’Etat. Ses développements tendent à la conclusion selon laquelle, le démissionnaire pourrait revenir aux affaires si les négociations avec le président national du Rdpc, parti au pouvoir aboutissent à un nouvel accord.
Cependant, une autre thèse, celle qui tend à prendre le dessus est que Issa Tchiroma Bakary rompt avec le régime de Yaoundé qu’il a soutenu pendant une vingtaine d’années. Il a décidé de prendre ses distances au moment où les signes de la fin de présidence se multiplient après 43 ans de Renouveau national. Le natif de Garoua dans la région du Nord, retourne dans le cercle politique du Septentrion pour participer au choix d’un candidat unique du Grand Nord, lequel affrontera donc le candidat du Rdpc à la prochaine présidentielle. La dernière sortie de l’homme devant sa résidence à Garoua pour dénoncer la souffrance, la misère, la pauvreté de son peuple sous la présidence de Paul Biya en serait un discours précurseur.
Pour tout dire, les analyses affluent. Dans le silence de l’homme politique, toutes restent extérieures à sa logique. Démission ou jeu politique, les prochains jours seront pleins de rebondissements. Avant la convocation du corps électoral prévue au plus tard le 12 juillet et surtout pendant, la fièvre des préparatifs électoraux va davantage monter.