Une filiale britannique du géant du négoce a officiellement plaidé coupable de sept chefs d’accusation de corruption dans le cadre d’opérations pétrolières au Cameroun, en Guinée équatoriale, en Côte d’Ivoire, au Nigeria et au Soudan du Sud.
Glencore a reconnu devant un tribunal britannique des faits de corruption dans cinq pays africains. Les avocats de Glencore Energy UK ont comparu devant un juge pour admettre plusieurs actes de corruption, a indiqué le Serious Fraud Office (SFO), agence du gouvernement britannique en charge des cas graves ou complexes de fraude et de corruption.
L’entreprise a admis avoir payé des dessous de table pour s’assurer l’accès à des champs pétroliers et réaliser des bénéfices illégaux. L’enquête du SFO a notamment révélé que Glencore avait payé plus de 28 millions de dollars s’assurer un accès privilégié aux champs pétroliers, des cargaisons plus importantes, des types de pétrole plus recherchés et des dates de livraison préférentielles.
Selon Jeune Afrique, le leader de l’extraction avait versé sous la table plus de 10 millions de dollars à des fonctionnaires de la société pétrolière publique camerounaise, la Société nationale des hydrocarbures et la Société nationale de raffinage, afin d’obtenir l’exclusivité sur des contrats. Plus tôt dans l’année, ce sont des pots-de-vin de 7,4 millions d’euros en Côte d’Ivoire qui ont été pointés du doigt.
Pour le cas du Cameroun Adolphe Moudiki, Administrateur-directeur général (ADG) de la Société Nationale des hydrocarbures (SNH) a signé une note le 30 mai niant l’implication de la SNH dans le « Glencoregate ».
« Il est porté à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale que la SNH n’est ni de loin, ni de près, associée à des telles pratiques, strictement interdites par son Règlement intérieur », déclarait-il.
Malgré cette sortie, les leaders d’opinions, à l’instar de Maurice Kamto, Me Akere Muna, Cabral Libii ont recommandé aux autorités camerounaises et à la Conac de faire de la lumière sur cette affaire, jugée grave par l’opinion publique.
La société Glencore avait déjà annoncé en mai qu’elle plaiderait coupable de tous les chefs d’accusation. Selon Zonebourse, le jugement contre Glencore sera prononcé les 2 et 3 novembre 2022, selon le SFO.