Le directeur général du contrôle de la BEAC, Eugène Nsom, a signé une note annonçant la vacance du poste de gouverneur à la BEAC. Une note d’Abbas Tolli vient demander l’annulation de celle de Nsom.
Bras de fer à la tête de la BEAC. Le Tchadien Mahamat Abbas Tolli, qui a occupé le poste de gouverneur de la BEAC pendant sept ans, devrait officiellement quitter ses fonctions le 06 février 2024 à l’expiration de son mandat. D’ailleurs une note du directeur général du contrôle de la BEAC, Eugène Nsom, annonçant la vacance du poste de gouverneur à la BEAC conformément aux statuts de l’institution financière est en circulation depuis un jour.
Ainsi, le Président de la Conférence des Chefs d’États de la CEMAC, à travers son Président de l’époque, Son Excellence, Monsieur Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, a signé une décision N°07/16-CEMAC-CCE du 30 janvier 2016 nommant monsieur Abbas Mahamat Tolli au poste de Gouverneur de la BEAC « pour un mandat de sept ans non renouvelable », « à compter de la date effective de prise de service » qui, dans le cas d’espèce est le 6 février 2017, comme l’attestent les documents de passation des pouvoirs entre monsieur Abaga Nchama Lucas, Gouverneur sortant et Abbas Mahamat Tolli, le Gouverneur entrant, effectués sous la houlette de la Direction Générale du Contrôle Général.
« De fait, en application des dispositions des articles 51 alinéa 3 et 51.4 des Statuts, le mandat de sept ans non renouvelables d’Abbas Tolli commencé le 06 février 2017, s’achève le 6 février 2024. A cette date, Monsieur Abbas Mahamat Tolli, n’a plus de mandat et d’habilitation légale à être représentant du pays dont il est originaire au sein du Gouvernement de la BEAC. Il y a donc vacance du poste du Gouverneur de la BEAC, et ce, dès le 7 février 2024 au matin », a écrit Eugène Nsom au Vice-Gouverneur ; au Secrétaire Général ; au Directeur Général de l’Exploitation.
Abbas Tolli s’oppose
Une lettre d’Abbas Tolli adressée auVice-gouverneur, au Secrétaire général et aux directeurs généraux vient demander l’annulation de celle du Camerounais Nsom. « Je m’adresse à vous afin de vous informer que la lettre n*052/DGCG/2024 émanent du directeur général du contrôle général (DGCG) et traitant de la cessation des activités du gouverneur de la Beac est nulle et non avenue », a-t-il écrit.
« Depuis un certain temps, le DGCG dépasse de manière répétitive les limites de ses compétences et empiète sur les responsabilités réservées au Gouverneur et au vice-gouverneur par les statuts de la banque ce comportement autoritaire se manifeste par des actes et des initiatives contraires au bon sens ainsi qu’aux règles d’éthique et de la déontologie professionnelle de la banque centrale », déplore-t-il.
Il va plus loin dans sa note, « la nomination du gouverneur de la Beac relève exclusivement de la compétence de la conférence des Chefs d’État de la Cemac. La procédure de passation des charges est clairement établie et sera assurée par le président du comité ministériel de l’UMAC. Il n’appartient donc pas au DGCG de créer ses propres normes au sein de la banque centrale », souligne le Tchadien qui devrait d’ici peu céder son siège à la République Centrafricaine selon le principe de rotation de la Beac.
Même si Abbas Tolli sait qu’il va bientôt arrêter de signer les billets de banque de la sous-région, il demande à son DGCG de suivre la procédure. « Jusqu’à présent aucun responsable institutionnel de la CEMAC n’a quitté ses fonctions sans que la conférence des chefs d’État n’ait préalablement nommé son remplaçant », souligne-t-il.
« Par conséquent ce courrier qui s’inscrit dans une série de provocations récurrentes sera soumis aux organes compétents de la banque, lesquels examinent déjà des situations similaires dont il est à l’origine, survenues dans des conditions analogues, dans le but de rétablir un climat de sérénité durable au sein de notre institution », menace Abbas Tolli.