Dans une publication sur Facebook, l’écrivaine, fervente critique du régime de Yaoundé dit informer le public sur un accord passé entre le chef de l’Etat camerounais et certains hauts responsables européens.
Certains hauts responsables européens ont rendu visite au chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, à sa résidence à Mvomeka’a dans la région du Sud. Durant les échanges, le président « leur a intimé de participer activement à nuire toutes les autres candidatures. Ils ont accepté de soutenir le macabre projet pour les intérêts de leur nation et tant pis pour les millions des Camerounais qui meurent. Paul Biya gagnera les élections ou pas, mais il gagnera néanmoins puisqu’il maîtrise toute la structure électorale camerounaise », déclare Calixthe Beyala.
L’écrivaine poursuit en décrivant les prévisions du plan adopté par les parties aux échanges. Après la victoire électorale du président Paul Biya, « il créera un poste de vice-Président pour son fils, Franck Biya afin de lui succéder… Au cas où, il n’arriverait pas jusque-là-bas, le plan B est une réunion d’urgence du RDPC qui désignera Franck Biya comme Président national du RDPC, ce qui permettra de le faire élire avec la triche habituelle », peut-on lire.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Si l’écrivaine insiste en précisant que c’est une information, ce qui est vérifiable et non contestable, ce qu’elle relate va en contradiction avec les déclarations du président Paul Biya faites à ce sujet. Lors de la visite du président Macron au Cameroun du 25 au 26 juillet 2022, le locataire du palais de l’Unité a donné la réponse à la question d’une journaliste française de savoir s’il passait la main à la jeunesse ou non. En substance, l’homme politique a déclaré qu’une fois que son mandat s’achèvera, ce qui sera le cas le 06 novembre 2025 (l’élection ayant lieu vingt (20) jours au moins et cinquante (50) jours au plus avant l’expiration des pouvoirs du Président de la République), il dira à l’opinion s’il sera candidat ou s’il ira se reposer au village. Avant le 06 novembre et au regard de la Constitution, il doit confirmer sa candidature ou non.
Sur la question de la préparation d’un dauphin pour lui succéder, le président Paul Biya avait fait une déclaration sur le plateau de l’émission « Le Talk de Paris » diffusée par la chaîne France 24 le 30 octobre 2007. « Nous avons fait tous ces efforts pour bâtir une démocratie. Le moment venu, il y aura des candidats et je crois que l’idée de préparer quelqu’un, cela relève de méthodes proches de la monarchie ou de l’oligarchie. Les Camerounais sont assez mûrs, ils pourront choisir, le moment venu. Je crois que dans une République qui fonctionne bien, le mot “dauphin ” résonne mal. Le Cameroun a vraiment d’autres problèmes à résoudre que celui-là. Mais je laisse ceux qui veulent ouvrir ce débat », a déclaré Paul Biya au cours de l’entretien avec Ulysse Gosset.
Dans le même sens, alors que l’opinion prêtait des intentions de candidatures à la présidentielle de 2025 à Franck Biya, le fils aîné du président a fait une déclaration le 06 novembre 2023 à Nice en France. C’était en marge de la célébration de l’anniversaire d’accession à la magistrature suprême de son père.
« De toute façon, je crois que les choses sont claires et doivent rester claires. Ça veut dire que nous avons dans les statuts du parti les choses qui sont bien définies. Nous avons ce que l’on appelle leader naturel du parti qui reste le même. Et il est important qu’on ne brouille absolument pas le message. Il nous faut rester dans son sillage et essayer de l’accompagner. Et même si on ne se prononce pas d’un point de vue politique, on essaye de soutenir les initiatives qui vont dans la même direction », a déclaré politiquement Franck Biya, le conseiller de son père.
Ainsi, le peuple va-t-il assister à un retournement de situation après la présidentielle de 2025 ?