Le président de la République a rendu public, le 20 décembre dernier, un décret portant nomination de deux nouveaux membres au sein dudit conseil pour un mandat de quatre ans. Dans l’opinion, des questions se posent sur la base de leur proximité avec le régime.
Par un décret du 20 décembre 2024, le président Paul Biya nomme Jean Bernard Mboutou ZE et Charles Nanga, membres du Conseil électoral d’Elections Cameroon. Ils remplacent Pierre Roger Efandene Bekono et Jules Mana Nschwangele décédé il y a quelques mois. Ils complètent la liste des membres de cet organe de l’institution à 18.
Mais, depuis leur nomination, l’on s’interroge sur l’objectivité et leur impartialité au regard de leur origine et surtout de leur militantisme, des postes occupés au sein du régime au cours de ces dernières années. Jean Bernard Mboutou ZE, est un ancien secrétaire général au Contrôle supérieur de l’Etat. Charles Nanga était inspecteur général au ministère de l’Education de base.
D’abord, les deux personnalités étant du Dja et Lobo dans la région du Sud, elles sont au moment de leur nomination, des militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais. L’acte de nomination des deux hommes essuie des critiques de la part de certains acteurs politiques de l’opposition. Ces derniers tentent de protester contre le choix du chef de l’Etat. Pour eux, la présence des anciens militants du RDPC nommés membres du Conseil électoral pourraient participer à prendre des décisions en faveur du régime en place au cours des prochains processus électoraux, dont la présidentielle de 2025.
Ensuite, les deux personnalités ont occupé des postes au sein de l’appareil d’Etat après nomination par le chef de l’Exécutif. A cause de cela, les mêmes acteurs de l’opposition les considèrent comme des personnalités ne bénéficiant pas de la crédibilité à Elecam. Leur avis est censé favoriser de prime abord ceux qu’ils servent depuis des années. En plus clair, des opposants expriment des craintes pour l’avenir des consultations électorales.
Enfin, certains voient dans l’acte présidentiel la violation de la loi du 19 avril 2012 portant code électoral. Les dispositions citées pour illustrer cette position sont celles contenues dans les articles 10 et 12 du code électoral. Ces articles exigent de Elecam la « régularité, l’impartialité, l’objectivité, la transparence et la sincérité des scrutins ». Les membres du Conseil électoral doivent avoir un « esprit de neutralité et d’impartialité ». Le chef de l’Etat doit consulter les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et la société civile avant de les nommer. Ce qui, de l’avis de certains, n’a pas été respecté.