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Cameroun-expulsion du Mfoundi : les hommes politiques s’opposent au préfet

A environ un an avant les élections présidentielles, Emmanuel Mariel Djikdent a signé un décret préfectoral menaçant d’expulsion du département…

A environ un an avant les élections présidentielles, Emmanuel Mariel Djikdent a signé un décret préfectoral menaçant d’expulsion du département de Mfoundi toute personne qui tiendrait des propos appelant à la révolte.

Un arrêté émis le 16 juillet 2024 interdit temporairement le séjour dans le département du Mfoundi à certaines catégories d’individus.

Le texte stipule que « considérant les nécessités de préservation de l’ordre public », « est susceptible d’être frappée d’une interdiction de séjour dans le département (…) toute personne qui appelle au soulèvement contre les institutions de la République ; outrage dangereusement les institutions ou celui qui les incarne.

L’arrête préfectoral précise toutefois que « la présente mesure ne s’applique pas aux personnes en position de détention dans une maison d’arrêt. »

Une décision largement sur les réseaux sociaux par des acteurs politiques ou de la société civile qui la trouvent excessive et attentatoire aux libertés

« C’est une décision qui va à contre-courant des accords internationaux que l’Etat du Cameroun a eu à ratifier. Vous vous rendez compte que c’est une décision qui n’est pas administrative, mais une décision qui relève de la politique politicienne ? Ça nous amène à nous interroger si le préfet agit en tant qu’administrateur ou en tant que militant d’un parti politique que je refuse de citer ici. Et cela amène à questionner l’indépendance de l’administration”, estime le politologue Jean Stéphane Menounga.

« Il s’agit donc là d’une atteinte grave à la constitution du Cameroun qui dès le préambule consacre pour tout citoyen la liberté d’aller et venir et le droit de jouir d’une vie de famille normale », souligne l’honorable Cabral Libii.

« Il se trouve que je viens de tomber sur un arrêté préfectoral inquiétant daté du 16 juillet 2024, prétendument signé par le Préfet de la division Mfoundi. S’il est authentique, ce document est profondément préoccupant pour notre pays. Le Préfet revendique le pouvoir de déterminer les infractions, de juger les individus et de leur imposer des interdictions de résider à Yaoundé, la capitale, pour une période non précisée. Comment peut-on prétendre exercer un tel pouvoir, en ignorant la constitution et les accords internationaux, en ternissant la réputation de notre nation ? », sinterroge l’ancien Bâtonnier Me Akere Muna.

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