Société




Cameroun : Foumban, émeutes mortels au moindre incident

Le département du Noun passe pour être une poudrière où tout peut s’enflammer à tout moment. De plus en plus,…

Le département du Noun passe pour être une poudrière où tout peut s’enflammer à tout moment. De plus en plus, la plupart des tensions dans cette localité de la région de l’Ouest finissent soit par des violences, des incendies, ou des tueries.

Le calme revient  progressivement dans la ville de Foumbot après les émeutes du 3 mai 2021. Une manifestation de colère partie de la mort d’un vendeur de médicaments de la rue, décédé en détention alors que sa famille avait formulé une demande auprès du procureur, en vue de son évacuation dans un centre médical pour une prise en charge. Furieux à la suite de son décès, des personnes se sont déportées au Palais de Justice pour y mettre du feu.

Une partie des manifestants a coupé la route qui relie Foumbot à Bafoussam, la capitale régionale. L’intervention des gendarmes et policiers  conduit à des échauffourées sanglants. Le bilan non officiel fait état de deux morts et cinq blessés.

Le département du Noun s’illustre de plus en plus comme un chaudron où le moindre incident peut basculer en une situation difficile à maitriser. Lorsqu’il ne s’agit pas d’émeutes populaires, ce sont des combats politiques qui agitent la cité.

Le tout dernier s’est produit en décembre, à la suite de l’incendie de la porte d’entrée de la ville dans la nuit du 29 novembre 2020. Autorités municipale et traditionnelle,  ne s’accordant pas sur l’entité responsable de la reconstruction de cette infrastructure,  se sont livrées à un spectacle ubuesque. Si bien que  la voiture du maire, Patricia Tomaino Ndam Njoya,  fût  incendiée par la sécurité du sultan roi des Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya.

En aout 2020, le meurtre d’Aminatou Ndassa Mounden (61 ans), vendeuse  de bijoux et de sous-vêtements au marché de  Bangourain, a provoqué le soulèvement de la population. Celle-ci a rattrapé deux des trois coupables et battu à mort l’un d’entre eux.

En février 2020, lors des élections municipales et législatives, le Noun  a connu des mouvements de contestation durant lesquels  deux personnes ont été tuées dans ce département qui vit une forte rivalité politique entre l’Union démocratique du Cameroun (UDC),  présidée par le maire de Foumban, Patricia Tomaino Ndam Njoya,  et le parti au pouvoir le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), soutenu par le sultan  Ibrahim Mbombo Njoya. A l’origine, des soupçons de fraude électorale imputés aux militants du RDPC. Une marche a eu lieu à travers la ville pour marquer un refus au trucage des voix.

Dans ce climat de tensions permanentes, pas étonnant de voir souvent débarquer des éléments du Bataillon des troupes aéroportées de Koutaba,   en appui des policiers et gendarmes pour faire revenir le calme.