Cette initiative de transformation de la dette du Cameroun en appui financier et technique pour son développement pourrait connaitre une difficulté de mise en œuvre après 2021, alerte le ministre des Finances.
Le Cameroun mobilise des fonds chaque année en vue du remboursement de sa dette vis à vis de la France. L’’argent collecté n’est cependant pas remboursé au pays d’Emmanuel Macron, mais réinvestit dans des projets socio-économiques du Cameroun, dans ce qui est baptisé « Projet de désendettement et de développement » (C2D). C’est ainsi que récemment par exemple, le Cameroun a bénéficié d’un montant de 67,8 milliards de FCFA destiné à l’appui budgétaire sectoriel 2020-2022 au titre du troisième C2D,
Sauf qu’en 2020, du fait de la crise sanitaire de la Covid-19, le Cameroun n’a effectué aucun remboursement de sa dette vis-à-vis de la France. En vertu également de la flexibilité du G20 qui, au fort de la crise, a suspendu le remboursement de la dette vis-à-vis de ses membres pour les aider à faire face à la pandémie. Ainsi, sans remboursement le compte bilatéral n’a donc enregistré aucun retour de subvention. Ce qui plombe le financement et l’exécution des projets C2D. Et pourrait davantage le plomber au cours de l’année 2022 selon le ministre des Finances.
Le 16 mars 2021 au cours de la 14è session du comité d’orientation et de suivi du C2D, Louis Paul Motaze a invité le comité technique bilatéral à statuer en urgence sur des solutions relatives au déficit de trésorerie auquel pourrait être confronté l’exécution du C2D dès la fin de l’année 2021. Les solutions à proposer devraient, à son avis, inclure l’hypothèse d’un financement par le Trésor public des opérations programmées, même de façon partielle.