Le président du Front pour le Changement du Cameroun (FCC) a introduit sa requête au tribunal de grande instance du Mfoundi pour « usurpation de fonction ».
Le député Jean Michel Nintcheu, opposant, saisit la justice contre le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la république (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh. L’ex membre du Social Democratic Front et président national du FCC demande au juge d’enjoindre le secrétaire général de la présidence de la République de cesser d’usurper les fonctions de président de la République. Il « exerce les compétences du président de la République en son nom propre sans délégation expresse de celui-ci, mais bien plus, il instruit directement les membres du gouvernement », avance-t-il.
Le coordonnateur national de l’Alliance Politique pour le Changement (APC) dit avoir observé depuis plusieurs années que « monsieur Ferdinand Ngoh Ngoh exerce par un procédé complètement arbitraire, la fonction suprême de président de la République du Cameroun ; il s’est glissé dans la peau de monsieur Paul Biya, président de la République du Cameroun, pour gouverner en ses lieu et place à travers une formule fétiche et désormais usitée, qualifiée de « Hautes instructions » ».
Or, à l’observation, certaines de ces instructions ne semblent s’adosser sur aucun acte préalable du chef de l’Etat. Ce qui pour le plaignant, n’est pas du ressort de ses compétences au regard du décret n°2011/412 du 09 décembre 20211 portant réorganisation de la présidence de la République. Un décret qui fait du secrétaire général de la présidence, l’assistant du président de la République dans l’accomplissement de sa mission ; il reçoit de lui les directives et suit l’exécution des décisions prises par le chef de l’Etat… Mais, selon Jean Michel Nintcheu, le ministre d’Etat va au-delà de ses missions.
Pour preuve, l’homme politique relève dans sa requête trois correspondances du SGPR : la correspondance du 09 mars 2022 portant sur les instructions du chef de l’Etat relatives aux revendications des enseignants ; celle du 25 juillet 2022 sur l’arrêt des poursuites contre l’ancien ministre Basile Atanagana Kouna ; la correspondance du 07 avril 2020 portant mesures d’accompagnement pour lutter contre la propagation du corona virus. Le tribunal saisi en matière non administrative est appelé à se prononcer sur la forme, puis dans le fond de la requête.