Malgré les 317 milliards de F soit environ 486 millions de dollars déboursés par l’Etat du Cameroun pour maintenir le prix du carburant à la pompe, la pénurie persiste.
« Ces perturbations sont dues principalement à l’importante enveloppe de la subvention des prix à la pompe qu’il faut effectivement mobiliser en temps réel pour assurer les importations des produits pétroliers », a souligné Gaston Eloundou Essomba, ministre en charge de l’Energie. En clair, le Cameroun connaît des ruptures de carburant à la pompe pour cause d’argent.
La note liée aux subventions de carburant est fortement salée au terme des six premiers mois de l’année. Le gouvernement renseigne que l’Etat a dû débourser plus de 317 milliards de FCFA (486 millions de dollars) pour maintenir les prix inchangés à la pompe dont toute augmentation alourdirait l’inflation qui se situe déjà à 4,6% selon le Fonds monétaire international (FMI), c’est-à-dire à plus de 3%, la norme communément admise dans les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).
Pour l’année 2021, ces subventions étaient de l’ordre de 100 milliards de francs CFA (152 millions d’euros). Compte tenu du contexte international et la flambée du prix du baril de pétrole, les coûts de ces subventions ont littéralement explosé et devraient dépasser les 600 milliards de francs CFA pour cette année 2022, projette le ministère des Finances.
De l’argent que l’État doit par ailleurs mobiliser en temps réel pour assurer l’importation des produits pétroliers, a confié le ministre de l’Énergie, et éviter ainsi les pénuries dans les stations d’essence qu’on observait ces derniers jours.
Par cette politique, le gouvernement parvient encore à bloquer au prix actuellement appliqué, le coût du litre du carburant à la pompe, mais jusqu’où, s’inquiète le FMI qui relève le caractère insoutenable à moyen terme de cette politique de soutien des prix du carburant, et recommande prestement la suppression de ces subventions.
Dans un communiqué, lundi, le gouvernement camerounais a annoncé que le marché des hydrocarbures sera approvisionné sous peu de 62 500 mètres cubes de produits pétroliers, pour juguler dans l’immédiat la pénurie qui s’est déclarée dans les stations-services.
Ces quantités seront renforcées dans les prochains jours par des « volumes supplémentaires de 88 000 mètres cubes de Gasoil et 35 000 mètres cubes de Super », a assuré le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba.
Ces 123 000 mètres cubes d’hydrocarbures sont en cours d’acheminement vers les côtes camerounaises, a rassuré le gouvernement.
Pourtant depuis hier jeudi 14 juillet les transporteurs se plaignent. « Le gouvernement a annoncé la fourniture du carburant lundi ci même, mais on vient de traverser trois stations depuis Nkoabang sans carburant », se plaint un taximan. Dans le même taxi, une dame renchérit « j’ai acheté la bouteille de gaz hier à 7500F, je ne sais pas si le vendeur a surfacturé où si les prix son en train d’évoluer en douce ».
Il faut dire que, les suggestions vont bon train, « les 80 millions de F environ que le Cameroun utilise pour subventionner le carburant peuvent servir à augmenter le Smig ou à créer les industries, si le prix augmente et que le citoyen a un bon pouvoir d’achat il n’y a pas de problème », a suggéré un homme d’affaire.