Un responsable de ce département ministériel affirme que les motos récemment acquises coutent en réalité quelque 3 800 000 Fcfa.
L’affaire fait grand bruit au sein de l’opinion. Le 20 juin dernier à Yaoundé, le ministre des Forets et de la Faune du Cameroun remet solennellement au cours d’une cérémonie officielle 96 motos aux chefs de poste forestiers de sept régions du Cameroun. Coût de l’acquisition : 400 millions Fcfa.
Il n’en fallait pas plus pour que certains s’emparent de leur calculette. A ce montant, une moto reviendrait à plus de 4 millions Fcfa. Tollé au sein de l’opinion où l’on a tôt fait de rappeler que ces motos – de marque Yamaha – valent, à tout casser, près de 2 millions Fcfa l’unité.
Pour le responsable de la communication dudit ministère, « le marché principal de ces motos est de 3.800 000 Fcfa TTC. Ce qui signifie que le cash dans ce marché est autour de 3 300 000 Fcfa ».
Jean Robert Onana ajoute qu’à cela, il faut considérer « la mercuriale de 20 % et l’amortissement des frais liés au marché » sur lesquels s’est alignée la Cami Toyota, le concessionnaire automobile fournisseur des motos.
« L’Etat ne peut pas lui-même faire des achats directs. Sinon on achèterait ces motos au Japon à ce prix-là (près de 2 millions Fcfa). Mais si vous y mettez les coûts de transports et toutes autres charges, cela peut donner ce coût », poursuit-il.
Il ajoute qu’en plus de ces charges, la Cami Toyota a dû attendre « deux ans avant d’être payée. Est-ce donc une bonne affaire de vendre une moto à deux millions Fcfa ? »
Il relève par la même occasion que la Cami Toyota ne souhaitait pas livrer ces engins. La raison : l’Etat du Cameroun lui doit plus de 10 milliards Fcfa. Il aurait fallu des négociations avec le ministre de la Forêt et de la Faune, Jules Doret Ndongo, pour que l’entreprise consente à livrer les 96 motos.
