Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais a célébré le 06 novembre le 41è anniversaire du Renouveau. Dans le même temps, 25 civils ont été abattus dans le Sud-Ouest.
L’on se souviendra du 06 novembre 2023 comme une journée marquée par le contraste de deux événements. D’un côté, le président de la République et son parti au pouvoir, le Rdpc, ont célébré avec faste et solennité les 41 ans de sa gouvernance. Pour ce faire, du Comité central jusqu’aux organes locaux du parti, les cadres, militants et sympathisants ont tenu des meetings et des réjouissances. Dans la majorité des cas, les responsables locaux du parti ont réaffirmé leur soutien à la candidature du président Paul Biya lors de la prochaine présidentielle prévue en 2025.
Dans la même mouvance, le président national du parti, S.E. Paul Biya, a coupé le gâteau du 41è anniversaire entouré de la Première dame et de la famille dans un cadre privé. Les photos de cet instant font le tour de la toile quelques heures après. Certains internautes en font des critiques. Ils trouvent cette exposition déplacée au moment où une partie du pays pleure ses morts à la suite d’un carnage.
En effet, dans la région du Sud-Ouest, les larmes, les cris de douleur, la peine ont pris le dessus lorsque les séparatistes ont abattu ou brûlé une vingtaine de personnes dans la nuit. Dans le village Egbekaw par Mamfe, les habitants ont été témoins de la barbarie des assaillants. Plus de 10 habitations ont été incendiées, des personnes brûlées ou abattues, des filles violées puis abattues. L’on dénombre 25 morts et des dizaines de blessés pris en charge à l’hôpital de district de Mamfe.
Dans certains cadres, les échos de la fête du 06 novembre sont plus relayés que l’horreur vécue dans l’une des régions en crise depuis 2016. Aucune communication du gouvernement par le procédé habituel n’est encore faite en rapport avec cette attaque, en dehors de la condamnation faite par le Premier ministre Joseph Dion Ngute sur X. La chapelle politique en fête ne s’exprime pas encore sur le massacre, lequel marque une fois de plus la poursuite du conflit en zone anglophone ainsi que l’échec des actions menées en faveur de sa résolution.