L’opposant au régime du président Paul Biya a fait sa première déclaration à la suite du scrutin du 12 octobre 2025 ce vendredi. Le candidat recalé à l’élection présidentielle appelle ceux qui sont chargés du maintien de l’ordre à faire preuve de retenue. Voici l’intégralité de la déclaration de Maurice Kamto.
« Le 12 octobre dernier, les électeurs camerounais sont sortis massivement pour exercer leur droit civique fondamental en élisant un Président de la République pour le pays. Je les en félicite.
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Les échos qui nous parviennent par divers moyens de communication publique montrent que depuis lors la tension ne cesse de monter dangereusement dans le pays, en raison des inquiétudes des populations au regard de divers actes et comportements répréhensibles posés par certains individus à l’occasion de ce scrutin, et de nature à en compromettre l’issue final.
Les Camerounais souffrent déjà gravement de la pauvreté galopante, de la dévastation du conflit armé dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest et des tueries aveugles de la secte Boko Haram, en particulier dans la région de l’Extrême-Nord. Notre pays ne peut se payer le luxe de nouvelles confrontations violentes entre Camerounais à la suite de cette élection présidentielle, à l’occasion de laquelle les électeurs se sont exprimés massivement et sans doute clairement.
Aussi, afin d’épargner le Cameroun de nouvelles tragédies, confrontations et divisions qui pourraient l’affecter durablement, est-il impérieux que les résultats officiels attendus correspondent au choix des électeurs camerounais exprimés en conscience dans les urnes. Autrement dit il faut respecter le verdict des urnes.
Ceux et celles qui sont en charge du maintien de l’ordre public doivent faire preuve de discernement et de la plus grande retenue, et se garder d’assimiler à des malfrats des citoyens qui ont exprimé leur choix par des moyens pacifiques et refusent d’être spoliés. Ceux qui menacent l’ordre public sont ceux qui cherchent à modifier la parole des urnes et non le contraire.
Le Cameroun est notre nation commune. Il est notre seule nation. Il survivra à nous tous. Nous n’avons pas le droit de l’enfoncer toujours plus dans le sous-sol de l’histoire des nations, en détruisant, par cycle de sept ans, ses chances de développement, de progrès partagé et de rayonnement international.
Fait à Yaoundé, le 17 octobre 2025
Maurice KAMTO »