Entre la pandémie du Covid-19 et sa guerre russo-ukrainienne en cours, le Cameroun comme la plupart des pays qui géraient déjà des chocs internes, subit de plein fouet les répercussions de ces crises.
Dès 2020, la pandémie à corona virus qui a secoué le monde n’a pas épargné le Cameroun qui, depuis des décennies, entretient des relations commerciales avec plusieurs pays dans le monde. Ça n’a donc pas été une surprise que les répercussions économiques soient immédiatement ressenties à tous les niveaux dans le pays. En effet, la dérégulation sans précédent des chaînes d’approvisionnement des marchés internationaux et le renchérissement des prix des produits en grande consommation sont parmi les impacts les plus importants.
Au Cameroun, au terme d’une étude réalisée en juin 2020, l’institut national de la statistique a donné une idée des conséquences de cette pandémie sur l’économie nationale. Selon l’INS, 93% des entreprises locales ont été négativement impactées par la pandémie, ainsi que 60% des ménages. Le chiffre d’affaires a baissé, les postes supprimés, le niveau des revenus a considérablement diminué, etc.
A en croire Cameroon tribune, une situation que la guerre entre la Russie et l’Ukraine est venue aggraver. Car, ces deux pays font partie des principaux pourvoyeurs des marchés internationaux en céréales (blé, orge, maïs), en oléagineux (nécessaires pour la production des huiles végétales), en gaz et en pétrole. De ce fait, au Amroun comme partout ailleurs, le taux d’inflation a grimpé.
Il a même explosé dans certains pays. De 2,5% en 2019-2020, le Cameroun vit aujourd’hui une hausse généralisée des prix de l’ordre de 4,6% au premier semestre 2022. Un taux qui est néanmoins parmi les plus faibles, quand les indicateurs affichés ailleurs +73,49% en Turquie ; +27% au Ghana ; +17% au Nigéria, +5,19% en France, etc.
Au quotidien, ces chiffres se traduisent dans la réalité des populations. Importer au Cameroun poisson, riz et autres céréales, sucre, carburant, gaz domestique, intrants agricoles, matières premières pour la production sur place des matériaux de construction (ciment, fer à béton, tôle), etc. est de plus en plus difficile. En cause, le renchérissement du coût du fret maritime, le protectionnisme des pays producteurs, entre autres. C’est ainsi que progressivement, on a assisté à la hausse des prix des produits de grande consommation sur le marché local.
Mais comme les pouvoirs publics ont à cœur de maintenir un certain équilibre, pour ne pas mettre les populations en situation de précarité, le gouvernement n’a pas tardé à mettre en place une batterie de mesures pour contrer les effets de la pandémie mondiale et de la guerre en Europe de l’Etat. D’où la résilience qu’on reconnaît au Cameroun. Sauf que pour maintenir la tête hors de l’eau, des dépenses imprévues ont été engagées et des manques à gagner enregistrés, du fait de certaines initiatives impulsées par le président de la République.
Quand on sait qu’avant leCovid-19, le Cameroun devait déjà gérer d’autres situations qui continuent de perturber son fonctionnement optimal, l’on peut que son économie soit grandement fragilisée. Il s’agit précisément de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, de l’insécurité dans la région de l’Extrême-Nord causée par la secte islamique Boko Haram, etc.