C’est ce que révèle le Mandela Center International qui a retrouvé la trace du journaliste anglophone, enlevé le 15 mai à Douala par des éléments des services de sécurité
Plus de 25 jours que le journaliste se trouve dans les cellules des services de sécurité. C’est du moins ce que soutient le Mandela Center International, une Ong internationale de défense des droits de l’Homme.
Selon son secrétaire exécutif, qui sonne l’alerte, Kingsley Fumunyuy Njoka a été enlevé le 15 mai à 6h dans son domicile à Douala « par quatre (04) agents de sécurité incognito dont une dame à l’insu de sa famille et surtout de sa femme allongée gravement malade au lit ».
Dès lors, le Mandela Center a pu retracer le parcours de cet enlèvement. Le journaliste est d’abord « transporté manu militari […] à la Brigade des Recherches de Ndobo, à Bonaberi momentanément avant d’être transféré à la délégation régionale de la sûreté nationale, à Bonanjo-Douala ».
Après quoi, « il a été transporté, menotté et cagoulé ce même 15 mai 2020 du Centre du Renseignement Militaire (CRM), au Ministère de la Défense à Yaoundé ».
L’Ong affirme que c’est dans ce centre que « a subi des actes graves de tortures, de traitements cruels, inhumains et dégradants lors de détention au secret pendant 23 jours avant d’être conduit au Service Central des Recherches Judiciaires du SED pour ‘exploitation approfondie’ ».
C’est le 8 juin que le journaliste est découvert « dans les locaux du SED, au terme de nombreuses tracasseries ». Mandela Center affirme que « son état de santé reste très préoccupant, car sieur Kingsley Fumunyuy Njoka est frêle, amaigri et pâle car il ne boit surtout que de l’eau parce qu’il est psychologiquement traumatisé après avoir été détenu au secret pendant vingt-quatre jours et affiche toutes les difficultés à s’alimenter ».
D’après cette Ong, il est reproché au journaliste de parrainé le mouvement séparatiste dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest et d’être particulièrement critique envers le régime de Yaoundé dans sa gestion de la crise anglophone depuis 2017.
Cette affaire arrive quelques jours après la révélation de la mort de Samuel Wazizi, un journaliste enlevé en août 2019 par les forces de sécurité.
Ce n’est qu’en juin 2020 que le ministère de la Défense a reconnu que Samuel Wazizi était décédé… en août 2019, après des révélations de sa mort par la chaîne Equinoxe Tv.