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Crise postélectorale : Djeukam Tchameni inculpé pour « atteinte à la sûreté de l’État »

Le président du Mouvement pour la démocratie et l’interdépendance (MDI) a été placé en détention provisoire à la prison centrale…

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Le président du Mouvement pour la démocratie et l’interdépendance (MDI) a été placé en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui.

 

Le Tribunal militaire de Yaoundé a officiellement inculpé, le 5 décembre 2025, l’homme politique camerounais Djeukam Tchameni pour « atteinte à la sûreté de l’État ». Il a immédiatement été placé en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui pour une durée de six mois, renouvelable deux fois.

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Selon l’ordonnance de mise en détention provisoire, signée du lieutenant-colonel Junior Ngongalah Ngawa Afanei,  le militant et « opposant » camerounais est poursuivi pour « propagation de fausses nouvelles », et « rébellion ». Des faits réprimés respectivement par les articles 106, alinéa 3, l’article 113 et 114 du code pénal au Cameroun.

Avec Anicet Ekane, Djeukam Tchameni avait créé la plateforme politique « Union pour le changement 2025 ». Cette structure avait apporté son soutien à la candidature de l’ancien ministre Issa Tchiroma Bakary face au président sortant Paul Biya lors de la présidentielle d’octobre 2025. Les deux hommes entendaient ainsi peser dans la recomposition politique née de la séquence électorale.

Le 24 octobre, Djeukam Tchameni est interpellé à Douala en même temps qu’Anicet Ekane, avant d’être transféré à Yaoundé. Des communications non officielles ont alors fait état de la découverte, à son domicile, d’armes, de munitions, de fausses cartes d’identité, d’argent liquide et de faux procès-verbaux d’élection supposés servir à crédibiliser la victoire d’Issa Tchiroma Bakary. Ces éléments présentés comme des « preuves » ont été jugés peu crédibles par de nombreux observateurs, alimentant les interrogations sur la solidité du dossier d’accusation.

Président du Mouvement pour la démocratie et l’interdépendance (MDI), parti politique créé en 1997, Djeukam Tchameni se retrouve ainsi au cœur de l’un des volets judiciaires de la crise post-électorale. Sa mise en détention à Kondengui intervient quatre jours après le décès d’Anicet Ekane, mort en garde à vue dans les services de la gendarmerie nationale. Cette chronologie contribue à renforcer la sensibilité du dossier, sur fond de débats autour des conditions de détention et de la gestion des opposants politiques.

Dans le même temps, une autre figure ayant soutenu Issa Tchiroma Bakary, le professeur Aba’a Oyono, a, lui, été libérée ce même 5 décembre 2025.

Ce contraste de trajectoires judiciaires entre acteurs engagés dans le même camp politique illustre les incertitudes qui entourent encore l’issue des procédures en cours et le traitement des différents protagonistes de la contestation post-électorale.

 

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