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Cameroun : il assassine son voisin à l’aide du couteau de cuisine

Après une bagarre où il venait d’être copieusement tabassé et humilié, le meurtrier a décidé d’en finir avec son adversaire…

La défense de Maurice réclamme l'incompétence du Tribunal militaire à juger des civils
Après une bagarre où il venait d’être copieusement tabassé et humilié, le meurtrier a décidé d’en finir avec son adversaire en le poignardant. Devant la barre, il clame son innocence et soutient qu’il s’agissait de la légitime défense.

Le compte rendu d’audience est rapporté par le journal Kalara. Le 4 juin  2021, le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi a ouvert les débats, dans l’affaire qui oppose les ayants-droits d’Henri Kamdem à Laurent Jojo Menguele. Ce dernier, qui est en  détention provisoire à la prison de Yaoundé Kondengui depuis trois ans, est poursuivi pour avoir poignardé son voisin à l’aide d’un couteau de cuisine. Il était âgé de 19 ans, et élève en classe de 1ère à l’époque des faits. Au cours de l’enquête préliminaire, l’accusé avait reconnu les faits qui lui sont reprochés, mais est revenu sur ses aveux en cours de jugement.

En l’absence des parents d’Henri Kamdem à l’audience, le représentant du ministère public a déroulé l’accusation. Il ressort de l’ordonnance de renvoi dont le parquet a donné lecture de quelques extraits que le 21 juillet 2018, une altercation a opposé le défunt Kamdem à Menguele. Après une légère trêve, l’accusé est retourné à son domicile et est revenu avec un couteau de cuisine avec lequel il a poignardé à mort son adversaire avant de prendre la fuite.

C’est sa maman qui l’a conduit à la brigade de recherche le lendemain, où il a reconnu les faits tout en prétendant qu’il se vengeait contre la victime avec laquelle il avait livré une bagarre plutôt. Le certificat de genre de mort produit par le représentant               du ministère public indique que Kamdem Henri est décédé de suite d’une blessure provoquée par une arme blanche.

Pour sa défense, Laurent Jojo Menguele a déclaré que le samedi 21 juillet 2018, était le jour du premier anniversaire de son fils. C’est ainsi qu’il a organisé la fête des enfants en journée, et a prévu de recevoir ses amis dans la soirée dans une buvette. Il s’est rendu dans un supermarché et a acheté un gâteau, un petit couteau et quelques liqueurs. Vers 21 heures, alors qu’il se rendait au lieu de la fête, il a été interpellé par la victime.

«Il m’a dit mon petit, je t’appelle tu ne t’arrêtes pas ? Tu as grandi hein§ Puis il m’a donné un coup de poing au visage. En voulant me défendre, trois de ses amis se sont mêlés à la bagarre. L’un d’eux m’a latté au visage et j’ai perdu une dent. Par légitime défense, j’ai pris le couteau dont je devais me servir pour couper le gâteau d’anniversaire pour lancer à un de mes agresseurs, que je ne connaissais pas », a-t-il déclaré.

Préméditation de crime

 Poursuivant son témoignage, l’accusé à préciser d’une part, qu’il n’est pas retourné à son domicile pour aller chercher le couteau, comme veut le faire croire l’accusation et que le couteau   dont il est question était prévue pour couper le gâteau d’anniversaire, et non tuer. Il a ajouté que c’est le lendemain que sa maman l’a informé de la mort de Kamdem.

Le représentant du ministère public ne partage pas l’avis de l’accusé. Selon lui, Laurent Jojo Manguelé, qui était un adolescent à l’époque des faits, a voulu s’affirmer parce qu’il s’est senti frustré et humilié par le fait qu’on l’appelle « mon petit ». Ne pouvant pas faire le poids avec Henri Kamdem au cours de la bagarre qui les a opposés, « il lui fallait un outil pour équilibrer les forces. Il est retourné chez lui et est revenu avec un couteau. Tous l’ayant vu arriver, ils ont pris la fuite. L’accusé s’est mis à la poursuite de Kamdem et l’a poignardé à mort ».

Pour lui, la gravité de cette affaire repose sur l’intention et la préméditation de crime. Le fait que l’accusé soit retourné chez lui chercher le couteau de cuisine qui  a ôté la vie à un individu est le fondement de cette affaire.  L’avocat de Menguele a, quant à lui, essayé de convaincre le Tribunal de requalifier les faits d’assassinat en ceux de coup mortel. Il a ensuite plaidé les circonstances atténuantes de son client, qui est aujourd’hui âgé de 22 ans. Le verdict est attendu le 2 juillet 2021.