À 76% de taux d’exécution, le Budget d’investissement public (BIP) de l’État enregistre une autre chute importante. Une baisse de plus de 20% par rapport à 2017.
La deuxième session du comité national de suivi de l’exécution physico-financière du BIP 2018 s’est tenue le vendredi 15 février à Yaoundé. Une réunion au cours de laquelle les membres de ce comité ont pu constater la faible exécution du BIP. Qui au cours de l’exercice budgétaire 2018 s’élève à 76%.
« Un faible taux d’exécution » a déploré Rosette Moutymbo Ayayi, député présidente de la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée nationale et membre de ce comité.
En effet, à 76%, de taux d’exécution physique, le BIP 2018 est de plus de 20% plus bas que celui de 2017. Cette année-là, le BIP s’était établi à 91%. Une légère baisse par rapport à 2016 où l’on avait enregistré une exécution de 95%.
Dans le détail, le BIP 2018 enregistre : 93% de taux d’engagement, 89% de taux de liquidation ; et 89% de taux d’ordonnancement.
Selon le membre du comité national de suivi national cité plus haut, plusieurs raisons expliquent cette contre-performance. Elle cite entre autres : « le contexte, avec la poursuite du Programme économique et financier avec FMI, la nouvelle réforme des finances publiques et des marchés publics, l’accélération de projets de la CAN, la persistance de l’insécurité dans certaines régions du pays ».
À cela, il faut ajouter d’autres difficultés. À savoir : la transmission tardive des dossiers d’appels d’offres en commission par certains départements ministériels, le faible engouement des prestataires à à soumissionner à la commande publique, le non-paiement des décomptes entraînant l’arrêt des chantiers, le retard dans l’engagement des crédits alloués à certains projets pluriannuels.
Au niveau sectoriel, les bons élèves du BIP sont, le ministère des Travaux publics et le ministère des Sports et l’Éducation civique. Ceux-ci enregistrent un BIP « au-dessus de la moyenne nationale » ; a relevé Issac Tamba, directeur général de l’Économie, au ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire.
Les mauvais élèves étant le ministère de la Fôret et de la Faune et le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille. Ces départements caracolent au bas du classement avec 25% de taux d’exécution du BIP.
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont également des performances à la baisse avec 38% de taux d’exécution, due à l’insécurité.
En rappel, le BIP 2018 de l’État s’élevait à 1310 milliards FCFA en termes de crédits de paiement.