Les importateurs sont priés par le ministre des Finances de répercuter leurs dépenses sur le prix au consommateur.
C’est une lettre du ministre des Finances, datée 05 juin 2020, qui renseigne sur le nouveau passe-droit du gouvernement aux importateurs de la filière riz du Cameroun.
Dans cette correspondance adressée à un importateur de riz, le ministre Louis Paul Motaze dit répercuter les « très hautes directives du président de la République », afin que ce dernier importe 70 000 tonnes de riz.
Le but est de constituer « un stock de sécurité de 200 000 tonnes de riz (…), à l’effet de couvrir les besoins du marché national pour le reste de l’année 2020 ».
Le ministre précise que ces importations se font « en exonération des droits et taxes de douane à l’importation ».
Louis Paul Motaze engage d’ailleurs son interlocuteur à « répercuter la dépense fiscale induite sur le prix de vente desdites denrées ».
En rappel, dans une lettre adressée le 26 juillet 2020 au président du groupement des importateurs de riz du Cameroun, le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana relevait qu’en 2019, le Cameroun avait importé pour 803 505 tonnes de riz sur le sol camerounais, d’un « volume record, jusque-là inégalé ».
Selon les spécialistes du domaine, ces importations en 2019 dépassent largement la demande nationale estimée à seulement 576 949 tonnes par le ministère de l’Agriculture, pour l’année 2020.
Certains opérateurs du secteur sont accusés de réexporter, vers les pays voisins, le riz importé et destiné à la consommation locale.