Politique



EN CE MOMENT


Cameroun : l’opposition contre l’intervention militaire au Niger

Serge Espoir Matomba, Cabral Libii, Anicet Ekane soutiennent la voie du dialogue plutôt que celle de la violence armée qui…

Des opposants camerounais soutiennent le dialogue au Niger

Serge Espoir Matomba, Cabral Libii, Anicet Ekane soutiennent la voie du dialogue plutôt que celle de la violence armée qui se dessine en Afrique de l’Ouest.

La crise politique qui secoue le Niger et l’Afrique de l’Ouest intéresse plusieurs hommes politiques camerounais. Au regard des réactions qui se multiplient sur les médias sociaux et les médias classiques, l’opposition camerounaise semble soutenir une même position. Comme dans une coalition, plusieurs leaders encouragent l’emploi des méthodes diplomatiques dans la résolution pacifique de la crise nigérienne. Cette série de manifestations qui divise les pays africains depuis le coup d’Etat du 26 juillet dernier et l’ultimatum de la Cedeao de mener une intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel.

D’abord, le premier secrétaire du Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs) est catégorique face à la menace des chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest. « Une intervention militaire contre le Niger serait une grave erreur. Depuis Le 26 juillet 2023, le peuple nigérien dit non au pillage de son pays et aspire à une nouvelle ère », déclare Serge Espoir Matomba dans une publication sur Facebook datant de ce 07 août 2023.

Pour l’homme politique, « le dialogue, le dialogue et encore le dialogue devrait rester notre meilleur outil quand il s’agit de régler des différends entre nous Africains ». Soutient-il, parce que, selon lui, « les Occidentaux seront les seuls gagnants d’une guerre Niger – Cedeao/France/Occident diront demain que ce sont les Africains qui se battent entre eux et qu’ils n’y sont pour rien »

Ensuite, allant dans le même sens, le président national du Parti camerounais pour la réconciliation national (Pcrn) pense qu’il faut continuer à négocier avec les putschistes. « Les institutions régionales africaines (UA, CEMAC, CEDEAO etc.) en ayant laissé des régimes putschistes ou non constitutionnels s’installer et se maintenir ont créé des précédents dont ils ne peuvent plus se dérober. La nouvelle règle désormais établie est de négocier et de transiger avec les putschistes. Si on l’a fait au Tchad, en Guinée Conakry, au Burkina, au Mali, pourquoi ne pas le faire avec le Niger ? » s’interroge Cabral Libii dans un post du 1er août dernier sur Facebook.

Anicet Ekane enfin soutient que les sanctions infligées au Niger par la Cedeao contribuent à soutenir le néocolonialisme en Afrique. Pour autant, « les autres dirigeants africains, et notamment ceux de la Cedeao, ne doivent pas, soit par un silence complice soit par des sanctions dictées, tenter de sauver la France néocoloniale de la débâcle (…) Cette interpellation s’adresse particulièrement aux dirigeants nigérians qui ont déjà explicitement manifesté leur participation au sauvetage des intérêts impérialistes ». Déclare le président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) le 1er août 2023.

Cette opposition à une intervention militaire au Niger rencontre celle du Tchad à travers son ministre des Armées Daoud Yaya Brahim, de l’Algérie à travers son président Abdelmadjid Tebboune, du Mali, du Burkina Faso, de la Guinée, Conakry, d’un groupe de chercheurs sur le terrorisme en Afrique. Tous pensent que l’intervention militaire aggraverait la crise plutôt que de la résoudre.

Hier a pris fin l’ultimatum adressé par la Cedeao au Conseil national de la sauvegarde de la patrie (Cnsp) de restaurer l’ordre constitutionnel. Il est désormais attendu le début de l’intervention militaire tel qu’annoncé par la Cedeao ou la poursuite des négociations.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne