Les fils de l’ancien gardien de but Jacques Songo’o suivent les traces de leur père, mais à des postes différents
S’il est né à Yaoundé le 14 mai 1987 alors que son père effectuait ses dernières piges de footballeur amateur dans la cage de Canon de Yaoundé, c’est dans les centres de formation de Fc Metz en France, du Deportivo La Corogne et du Fc Barcelone en Espagne, que Franck Songo’o a fait ses classes de footballeur. A 23 ans, le fils de Jacques Songo’o a déjà roulé sa bosse. Actuellement sociétaire d’Albacete, un club de deuxième division espagnole, le milieu de terrain camerounais a également évolué dans deux clubs de l’élite espagnole : Saragosse et Real Sociedad. En Angleterre, il a découvert la Premier League avec Portsmouth. Mais, en manque de temps de jeu, il va très souvent être prêté dans de modestes formations de divisions inférieures: Preston North End, Bournemouth, Crystal Palace et Sheffield Wednesday. Si entre 1982 et 2004, son père a connu une riche et longue carrière de gardien de buts (Dragon de Douala, Canon de Yaoundé, Toulon, Le Mans Metz, Deportivo), le rejeton, sous l’influence de son géniteur, a vite fait de délaisser les goals pour être un joueur de champ. Quand il arrive au Centre de formation de Metz à 7 ans, il veut imiter son père en jouant dans les buts. Jacques Songo’o s’y oppose fermement : Mon père m’a vite dit que c’était très difficile de s’imposer à ce poste, qu’il n’y avait qu’un seul poste à pourvoir. Du coup, il a préféré me voir dans le champ. J’ai joué partout : défenseur central, puis attaquant, pour finir milieu droit. Aujourd’hui, je ne regrette pas, laisse t-il entendre.

Passeur à Albacete
Très souvent comparé à son père, il réussit à se démarquer de son lourd héritage en quittant le prestigieux Fc Barcelone où il était arrivé en juillet 2001. A la Masia, le centre de formation du Barça, Franck Songo’o côtoie les surdoués comme Lionel Messi et Cesc Fabregas. Pendant cette période, il gagne tout dans les catégories jeunes du club. Notamment un triplé historique avec les juniors A (Liga, Coupe des champions et Coupe du roi en 2005). Toutefois, face à la farouche concurrence qui règne en permanence au sein de l’équipe fanion du Barça, il s’exilera assez tôt pour l’Angleterre. Même là-bas, pour de multiples raisons, il ne parviendra pas à s’imposer. Par ailleurs, c’est avec beaucoup de peine que les Camerounais, qui ont pendant 19 ans (1983-2002) supporté Jacques Songo’o dans la cage des Lions indomptables, ont vu son fils devenir champion d’Europe des moins de 17 ans avec la France. A l’époque, le concerné répondait qu’il n’avait jamais été convoqué dans une équipe jeune au Cameroun. Les nouveaux statuts de la Fédération internationale de football association (Fifa), au sujet des binationaux aidants, Franck Songo’o a choisi la nationalité sportive du Cameroun, à la veille des jeux Olympiques de Beijing 2008. Profitant de cette vitrine, le fils de l’entraîneur actuel des gardiens de buts des Lions indomptables va faire étalage de son potentiel. Intégré dans la foulée en équipe première du Cameroun, il tarde à confirmer. Après sa rupture de contrat à Saragosse où il jouait peu, il s’est engagé avec Albacete, lors du dernier mercato hivernal. En D2 espagnole, il a déjà été titularisé six fois, et a distillé quelques passes décisives. Si son père Jacques Songo’o, ne connut pas une riche carrière chez les Lions à cause de deux «monstres» qu’étaient Thomas Nkono et Joseph Antoine Bell, le fils Franck devrait, du fait de la faiblesse de la concurrence à son poste de milieu excentré droit, être une pièce essentielle de l’équipe du Cameroun. A condition pour lui de continuer à être régulier et performant en club.

Yann Songo’o
Chez les Songo’o, Yann a suivi les traces de son grand frère Franck. Intégré au centre de formation de Metz dès son plus jeune âge, comme son grand frère, il y fait toutes ses classes d’apprenti footballeur, jusqu’à la catégorie des juniors. Formé au poste de défenseur central, son talent prometteur a attiré vers lui de nombreux clubs hors de l’Hexagone. En juin de 2009, il dépose ses valises au Real Saragosse. Sur son choix pour le club espagnol, Yann Songo’o a une explication : L’Espagne s’est le pays où mes parents habitent. Cela faisait déjà quatre ans que j’étais loin de mes proches et il y a un moment où tu as besoin de te rapprocher d’eux et j’ai eu la chance d’être convoité par plusieurs clubs en Espagne et j’ai fais le choix de Zaragoza car mon frère y joue et mon rêve est de jouer un jour avec lui. Si son grand frère Franck a depuis été transféré à Albacete, pour gagner en temps de jeu, Yann continue à se bonifier avec la réserve en attendant de découvrir l’élite. Né le 17/11/1991, Yann est encore sélectionnable en équipe nationale junior du Cameroun. D’ailleurs Yann Songo’o ne cache pas ses ambitions: Mon objectif cette année est de jouer avec les professionnels le plus tôt possible et d’être international, laisse t-il entendre.
