Cameroun: Malgré l’environnement difficile les statistiques du secteur de l’assurance sont favorables

Le secrétaire général de l’association des sociétés d’assurance du Cameroun l’a dit lors de l’assemblée générale du Gicam

Un environnement national conjectural
Le secteur de l’assurance fait certainement partie des activités les plus sereines et les plus reluisantes, invité à prendre la parole au cours de la 110eme assemblée générale du groupement inter patronal du Cameroun le vendredi 17 décembre 2010, Georges Mandeng Likeng le secrétaire général de l’Asac a fait remarquer que dans un contexte où l’économie mondiale se remet progressivement de la pire crise économique que le monde ait connu depuis un demi-siècle, l’Afrique essaie de résister. Et le Cameroun est à la peine. De 3,7% en 2007, son taux de croissance est passé à 2,8% en 2008 pour se situer à 2% en 2009. Fort de ces données et pour soutenir la croissance, la politique budgétaire à mis l’accent sur l’accroissement des investissements publics notamment dans l’agriculture et l’élevage, le taux d’inflation s’est situé à 3,2% en 2009. Sur le plan social, la chute de la demande mondiale des principaux produits d’exportation a eu comme conséquence une aggravation du chômage dans les secteurs concernés (bois, coton.).

Une croissance certaine
L’industrie de l’assurance a évolué dans cet environnement et aujourd’hui compte 25 compagnies dont 18 non vie et 7 compagnies vie. La Production globale de 117,7 milliards F CFA est en hausse de 4% par rapport à 2008 et répartie entre les dommages 75,8% et le volet vie 24,2%. Quant à la production sur les dommages elle est de 89,2 milliards FCFA, en légère augmentation par rapport à 2008. L’examen par branche révèle que l’automobile pèse pour 35,5% soit en valeur absolue 32,2 milliards de FCFA ce qui traduit une hausse de 3,8%, dans le domaine des accidents corporels le taux est de 23,7% du chiffre global soit 21,3 milliards dont une hausse 6,3%, l’assurance transports représente 17,45% soit 15,6 milliards de FCFA, ici on observe une baisse de 9,5%, enfin la rubrique incendie et autres dommages biens occupe 13,2% pour un montant de 11,9 milliards de FCFA ce qui exprime une hausse de 14%. La production de l’assurance vie s’est chiffrée à 28,5 milliards F CFA en augmentation de 11,3%. La répartition par branche est de 29,6% pour la capitalisation, 29,6% pour la grande branche et 23,9% pour les collectives. Les sinistres réglés se sont élevés à 31,8 milliards F CFA pour ce qui est des dommages, en augmentation de 8,8%. Le taux de liquidation des sinistres est de 42,3%, les charges de sinistres se sont chiffrés à 37,2 milliards F CFA soit un accroissement de 2%. Le taux de sinistralité du marché est de 42,8%. Parlant toujours des sinistres mais cette ci dans l’assurance vie, les prestations payées sont de 12,6 milliards F CFA en hausse de 22,8%. Le taux de liquidation des sinistres est de 14,1%. La charge de sinistres a augmenté de 17,8% à 22,9 milliards F CFA. Le taux de sinistralité du marché est de 80%. S’agissant des commissions et des frais généraux en non vie, l’acquisition équivaut à 42,3% du chiffre d’affaires et le taux de commissionnement est de 13,4% contre 12,3% en 2008, en vie les frais d’acquisition se montent à 7,9 milliards F CFA soit 27,6% du chiffre d’affaires. Sur la question de la réassurance en dommages, le solde est favorable aux réassureurs à hauteur de 9,9 milliards F CFA, en baisse de 37% par rapport à 2008. En vie le solde est favorable aux assureurs de 0,3 milliards F CFA. Par rapport à la solvabilité du marché le surplus de marge des dommages est de 20 milliards F CFA soit une chute de 20%. Le taux de couverture de la marge est de 234%, cette entité en vie présente un taux de 210%. Ces statistiques favorables se muent dans la couverture des engagements, en dommages le surplus de couverture a chuté de 58% à 2,6 milliards F CFA avec un taux de couverture des engagements règlementés de 102,7%. En définitive l’ensemble du marché réalise un résultat de 10,2 milliards F CFA. Bon à savoir les statistiques de l’année 2010 seront dévoilées lors de la prochaine assemblée générale du Gicam.


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Cameroun: Assurances et assurés cherchent les repères dans la confiance

Le secteur de l’assurance connait une explosion accrue mais des obstacles entretiennent la réticence des camerounais

L’assurance contribue à peine au PIB
L’assurance est une démarche qui permet a une personne (l’assurée) moyennant une rémunération (la prime) d’obtenir pour lui ou pour un tiers (le contrat), un droit a la prestation (l’indemnité) auprès d’un organisme (l’assureur) qui accepte de prendre un ensemble de risques et les compense conformément a la loi. L’assurance au Cameroun connait une croissance exponentielle, en 2010 on compte 25 compagnies d’assurance qui se partagent le marché : 17 dans la branche incendie, accidents, risques divers et transport, 7 dans l’assurance vie et une seule qui réunie ces deux activités. Malgré ce boom le secteur ne semble pas rassurer la population, seulement 2% des Camerounais sont détenteurs d’une police d’assurance et le secteur ne contribue qu’à hauteur de 1% au produit intérieur brut (PIB)

Les problèmes de l’assurance
L’un des principaux griefs qu’on peut reprocher aux assureurs, est la durée des délais de règlement des sinistres qui est souvent longue, il existe aussi une faible pénétration de l’assurance au Cameroun due en partie à la faiblesse du pouvoir d’achat (le SMIC se situe autour de 25000F CFA). Bien plus les produits offerts ne sont pas adaptés aux capacités financières des assurés, ne parlons pas des multiples frustrations causées par le manque de respect des contrats. L’autre obstacle est la forte concurrence que se font les sociétés d’assurance entre elle, dans un environnement restreint. Cela dit l’assurance reste néanmoins un mal nécessaire parce qu’incontournable; elle apparait comme une véritable précaution contre les risques.

Le cadre légal et les défis
Jusqu’à la fin des années 80, les lois en vigueur dataient d’une époque lointaine, la révolution est intervenue lors de la Conférence interafricaine des marchés de l’assurance (Cima) qui a vu le jour en 1992. Depuis 1995 le code de la Cima qui regroupe l’ensemble des réglementations de tous les pays membres, a permis d’améliorer la qualité des services et de diversifier l’offre. En dépit des efforts consentis, les sociétés d’assurance doivent encore renforcer les contrôles, sensibiliser les potentiels clients et surtout respecter leurs engagements. Le marché de l’assurance nécessite une profonde restructuration et un développement permettant d’assurer l’équilibre du marché, car l’assurance est fortement présente en zone urbaine au détriment des zones rurales délaissées, il faut aussi améliorer la couverture du patrimoine et accroitre la solvabilité.

L’avenir est prometteur
Avec un chiffre d’affaires estimé à environ 117,4 milliards en 2009, le marché camerounais des assurances est en plein renouveau. Si les pesanteurs restent multiples, des groupes locaux solides rivalisent désormais avec les multinationales occidentales, et des produits adaptés aux besoins des populations apparaissent à petits pas. Des produits innovant avec l’arrivée de la branche vie en 2009 occupent la deuxième position après l’assurance automobile, elle enregistre une croissance deux fois plus forte que celle de l’assurance dommage. Les assurances commerciales devraient aussi explorer de nouvelles niches comme la micro assurance, qui présente l’avantage de familiariser la population avec le secteur de l’assurance.

Le secteur des assurances est en pleine expansion au Cameroun
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