L’Institution panafricaine est financée à 7% par les Africains et à 93 % par l’UE et d’autres pays occidentaux, a déclaré le président de l’Ecosoc mardi soir à Douala
La timidité des réactions de l’Union africaine face aux exactions de Boko Haram dans l’Extrême-nord du Cameroun, le Nord du Nigeria, au Niger et au Tchad, est due à la modestie de ses moyens financiers, selon le président du Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine «Ecosoc».
«L’Union africaine est financée à 7% par les Africains. Le reste, c’est à dire les 93 %, viennent de l’Union européenne et d’autres pays occidentaux», a déclaré Dr Joseph Chilengi, mardi soir, au cours d’une conférence de presse à Douala, capitale économique du Cameroun.
Le président de l’Ecosoc a de ce fait expliqué que «ceux qui financent l’UA imposent leurs conditions et que l’Institution panafricaine ne peut pas aller à leur encontre».
A la question de savoir si l’Union africaine allait financer la force mixte multinationale constituée de 8 700 hommes mises sur pied lors de la réunion des experts en février 2015 à Yaoundé, il a exprimé ses regrets.
«Pour mener une guerre, il faut beaucoup d’argent. Nous n’avons pas l’argent pour fournir l’équipement nécessaire», dit-il.
Pour trouver des solutions à ce problème financier qui empêche l’Union africaine d’avoir «des mains libres», de résoudre les conflits et d’affronter les épidémies qui minent l’Afrique, Dr Joseph Chilengi a assuré que des sanctions seront prises contre les pays africains qui n’honorent pas leurs engagements financiers vis-à-vis de l’UA.
«Ceux qui ne feront pas leurs cotisations annuelles seront dorénavant exclus de l’Organisation. Il y aura d’autres sanctions. Nous voulons être une Union aussi forte que l’Union européenne», a extrapolé le président du Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine.
