Par Albert Parfait Bounoungou, Ingénieur automobile, Chef de centre VisiteTechnique à Nkongsamba (Littoral Cameroun)
Suite aux multiples accidents de la circulation dans notre pays, les doigts d’accusation sont orientés sur les centres agréés du ministère des Transports qui délivrent le certificat de visite technique.
Je sais que la Visite technique ne dispense pas le conducteur de ses obligations. Il doit ainsi veiller chaque jour à:
– Contrôleur ses feux ;
– Vérifier l’état de son siège, des ceintures de sécurité avant ;
– Contrôler la présence et le niveau d’eau dans le radiateur ;
– La présence d’eau pour le lave glace.
– L’état des essuies glace.
– Ecouter attentivement le bruit de son moteur.
– Regarder la hauteur des rainures et des nervures pour les Pneus (1.6mm Min)
– Lire le manuel d’utilisateur du véhicule au moins deux fois par an, etc.
Le contrôleur automobile n’est pas une autorité capable de retirer une voiture de la circulation car cela pourrait l’exposer à des sanctions.
Le ministère des Transports s’en occupe et sort les véhicules de la circulation; lorsque les conducteurs de ces derniers ne s’occupent pas de l’état physique de leurs véhicules.
En cas de contrôle technique fantaisiste, le contrôleur doit être interpelé et conduit devant les autorités compétentes pour répondre de son irresponsabilité conformément aux dispositions de la loi.
Maintenant les facteurs qui vous interpellent:
Les facteurs d’accident sont de plusieurs ordres :
1- Les facteurs humains
2- Les facteurs techniques
3- Les facteurs infrastructurels
4- Les facteurs climatiques
L’expertise fait après chaque sinistre nous amènera, non seulement à déterminer l’origine de la faute, mais aussi à se préparer pour notre développement. Car si nous espérons être Émergent en 2035, la croissance vers cet objectif commence aujourd’hui; un travail de chacun de nous: constructeur automobile, propriétaire automobile, chauffeur automobile, passager dans la voiture; bref tous les usagers de la route.
Je propose que nous ayons une base de données sur les facteurs d’accident cas par cas et à partir de là nous pourrons véritablement faire des propositions ou punir les coupables.
Il y a des questions qu’on se pose:
– Ou sont passées les plaques d’immatriculation garage?
– Que doit faire un conducteur domicilié à Mamfé sans un centre de visite technique et dont la VT n’est plus valide?
– Qu’est-ce que l’Agence des Normes et de la Qualité (ANOR) fait pour assurer la qualité des pièces de rechange qui entrent dans notre pays?
– Que fait le ministère du Commerce et les Douanes, pour s’assurer que les véhicules qui entrent dans notre pays ont une visite technique en cours de validité?
– Que fait le ministère des Petites et moyennes entreprises pour mettre à niveau les garages, pour que ceux-ci puissent avoir la connaissance et les équipements correspondant au rythme de croissance et de l’innovation de l’industrie automobile?
Je pense que toutes ces questions méritent une attention particulière.
Notre croissance qui mènera à l’émergence ne doit pas être la même que celle d’hier, qui était basée sur le plagia. Maintenant, nous devons bâtir sur des statistiques réelles, avoir une pensée technologique, technique, industrielle et économique.
Nous ne sommes pas plus riches que les Européens, qui ont tous les moyens pour se soigner. Lorsqu’ils mettent un véhicule hors de circulation, nous le reprenons ici pour 20 ans de plus de dépenses: achat des pièces d’occasion de rechange plus couteux à la longue ; des pneus hors-série d’Europe sont librement importés pour circuler sous un climat tropical plus rude et plus long que l’été.
Importer les véhicules qui n’ont pas de concessionnaires dans notre pays est un autre facteur de dépenses de notre patrimoine économique.
Nous devons savoir qu’aucune industrie de montage des voitures ne peux donner sa technologie à des hommes qui ne sont pas dans leur cercle interne, d’où l’incapacité des garages du quartier à maintenir ou à réparer les nouvelles voitures.
Il nous faut tous travailler pour l’émergence.

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