Le pays de 27 millions d’habitants totalise 369 formations politiques à moins de deux ans de la présidentielle prévue en 2025.
Ce n’est plus un secret pour personne. Le pays de Paul Biya compte 369 partis politiques légalisés. En fin de semaine dernière, le gouvernement a dévoilé la liste des derniers venus. 40 nouvelles formations font leur entrée dans le champ politique camerounais. Elles sont agréées pour « enrichir le débat politique et encourager l’expression des libertés ». Le rôle des 37 nouveaux partis d’expression française et des trois d’expression anglaise, est de participer à l’animation « d’un débat politique contradictoire et constructif ». Ainsi a précisé ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji.
Avant ces partis politiques, 329 autres sont enregistrés dans le fichier politique national. Ils sont agréés au fil du temps, depuis le retour au multipartisme en 1990 pour jouer le même rôle et apporter la même contribution. Toutefois, les formations politiques qui se démarquent par leurs performances et leur activité sur le terrain sont une dizaine à peine.
A l’Assemblée nationale, seuls huit partis sont représentés. A l’issue des élections législatives du 09 février 2020, le RDPC a remporté 152 sièges, l’UNDP 07, le SDF 05, le PCRN 05, l’UDC 04, le FSNC 03, le MDR 02 et l’UMS 02. Au Sénat, outre le RDPC qui occupe 95% de sièges, il faut ajouter l’ANDP, le MDR, l’UPC, le SDF et l’UNDP. La réalité est presque la même pour ce qui est des municipales et régionales.
C’est que, en dehors du RDPC qui est implanté dans tous les arrondissements des 10 régions, les autres partis ont une présence encore réduite. Certaines ont une base communale, régionale, ou encore influencent dans deux à quatre régions. Quelques-uns restent présents dans un cercle amical ou familial. Tous sont plus ou moins actifs à l’approche des échéances électorales. C’est aussi à cette période que plusieurs voient le jour.
Ainsi, cette multiplication de formations politiques est plutôt défavorable à l’opposition qui continue de s’émietter. Des partis se vident de leurs cadres influents lorsqu’ils ne se divisent pas en plusieurs factions. Ce qui contribue à les fragiliser davantage face au parti au pouvoir qui travaille à consolider son leadership chaque jour.