Le Programme alimentaire mondial (PAM) alerte sur une baisse de ses ressources qui pourrait conduire l’agence de l’ONU à interrompre ses distributions alimentaires aux réfugiés au Cameroun.
« Nous nous retrouvons dans une situation financière particulièrement déficitaire qui est telle que, nous avons été amenés, récemment, à procéder à des réductions de rations. Dans un premier temps, de 70%, ensuite de 50% et aujourd’hui, après la fin du mois d’avril, nous n’avons pas de visibilité quant au financement possible.
« Ce qui se passe, c’est que si vous vous retrouvez avec des camps de réfugiés, on va dire 77 000 par exemple au niveau de l’extrême-nord, ils seront certainement, si rien n’est fait, obligés d’adopter ce que l’on appelle des mécanismes d’adaptation négatifs. Et là, on parle d’une majorité de jeunes gens, d’une majorité de jeunes dames, je vous laisse imaginer ce qui pourrait arriver. Il faut aussi noter que c’est une zone dans laquelle on a encore des groupes armés qui recrutent encore. Il y a, également, des risques pour la santé, par rapport au développement psychomoteur des enfants que nous accompagnons dans les programmes de malnutrition. Donc c’est une situation qui nous préoccupe grandement. », s’est exprimé Aboubacar Guindo, responsable adjoint du PAM au Cameroun à RFI.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a recensé 460 000 réfugiés au Cameroun. Parmi eux, plus de 220 000 réfugiés venus du Nigeria et de la République centrafricaine reçoivent actuellement une assistance humanitaire du PAM.
Aide interrompue au Tchad
Selon Journaldutchad.com, le PAM a annoncé l’interruption de ses programmes au Tchad. Le Programme alimentaire mondial (PAM) dit être confronté à une crise financière sans précédent et a déjà procédé à des coupes budgétaires. Ainsi, le Tchad, pays regorgeant plus d’un million de réfugiés, soit l’une des populations de réfugiés les plus importantes et à la croissance la plus rapide d’Afrique, se verra coupé de l’aide aux réfugiés dès le mois prochain. En plus du déficit de financement, l’organisation onusienne alerte sur l’imminence des pluies.