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Cameroun: le quartier norvégien de Ngaoundéré ou des blancs en pâture aux hyènes.

il est le témoin de l'histoire fulgurante de l'évangélisation, de l'éducation et de l'introduction de la médecine moderne dans la…

il est le témoin de l’histoire fulgurante de l’évangélisation, de l’éducation et de l’introduction de la médecine moderne dans la province

A Ngaoundéré, impossible de ne pas connaitre le quartier Norvégien! De fait, ce quartier à une réputation fort longtemps établie. Bien d’éléments contribuent en effet à entretenir la notoriété de ce coin de la capitale régionale de l’Adamaoua. Il y a d’abord le Collège protestant, avec sa célèbre chorale baptisée « les Gospels singer ». Le Collège protestant est crée en 1957, à la suite d’une concertation entre blancs norvégiens et américains de la Southern Mission. Ensuite, il y a l’ uvre de santé matérialisée par ce que le commun des habitants appelle aujourd’hui « hôpital norvégien ». Il voit le jour en 1934, grâce à Endresen Brigit, femme de missionnaire et infirmière. L’autre élément de grosse publicité de ce quartier est l’état pitoyable, toutes saisons confondues, il y a quelques mois, de la route principale qui divise ce quartier en deux. L’Eglise du millénaire, à l’architecture toute particulière, inaugurée l’année dernière, fait également parler du quartier Norvégien. L’événement avait donné lieu à une fête jamais organisée auparavant, rehaussée par la présence d’une forte délégation des partenaires de l’église, venus de toute l’Afrique et surtout d’Europe.

L’histoire de ce quartier « mythique », pour Laurent Aboubakar, ne peut éluder la présence des premiers missionnaires occidentaux. Selon Luc Adamou, premier parmi les premiers à s’inscrire à l’école des blancs dans la région, et qui des années durant secrétaire à l’éducation de l’Eelc dans le grand nord, les missionnaires blancs débarquent sur la pointe des pieds au mont Ngaoundéré, autour de 1925. Lorsque Mr Andresen demande au lamido de lui trouver où il peut s’installer, on lui montre la brousse infestée par des hyènes. Cet endroit- là, c’était la forêt, il n’y avait personne, raconte le patriarche. L’intention voilée à travers cette « offre insolite », était, semble t-il, de décourager le nouvel arrivant, en le poussant à partir. Car ne pouvant supporter ces compagnons d’un autre genre. De cet endroit infesté de bêtes sauvages et dangereuses en son temps, les missionnaires vont s’investir pour en tirer un meilleur parti. La stratégie adoptée, Luc Adamou la rappelle aisément : parmi les missionnaires américains ou norvégiens qui venaient, il y avait des enseignants, des docteurs etc. Chacun d’entre-deux créait des structures dans son domaine. Ainsi, vont sortir de terre, tour à tour, un dispensaire, la première église en matériau définitif, un collège pour l’éducation des relais de l’évangélisation. Le temps aidant, les collaborateurs indigènes des missionnaires vont s’établir tout autour du camp de la mission protestante. Quatre- vingt- quatre ans après, le quartier norvégien à Ngaoundéré est tout sauf cette bande de terre à risque entre deux ruisseaux (d’où le nom Ndelbé en langue Mboum) cédé aux occidentaux.

Dossier préparé par Integration/www.integration-centralafrica.info

Cathédrale de Ngaoundéré
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