BEIJING/PARIS, 29 juillet (Xinhua) — Le président français Emmanuel Macron a annoncé le 24 juillet sur les réseaux sociaux que la France reconnaîtrait officiellement l’Etat de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre.
Cette déclaration, vivement critiquée par les Etats-Unis et Israël, a reçu le soutien d’une grande partie de la communauté internationale, y compris certains pays européens, suscitant l’espoir d’une issue à l’impasse au Moyen-Orient.
Lors d’une conférence de l’ONU tenue de lundi à mercredi, de nombreux Etats membres de l’ONU ont plaidé que la solution à deux Etats, israélien et palestinien, était le seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.
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REPRENDRE LE ROLE DE « MEDIATEUR » ENTRE DEUX MONDES
Selon le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, cette initiative historique marque le retour de la France dans son rôle traditionnel de médiateur entre deux mondes.
En reconnaissant l’Etat de Palestine, la France, qui abrite les plus importantes communautés juive et musulmane d’Europe, deviendrait le premier pays occidental et membre du G7 à prendre cette position symbolique. Cette décision pourrait inciter d’autres nations européennes à clarifier leur position et encourager les parties prenantes à s’impliquer plus activement dans la médiation.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui co-préside la conférence de l’ONU avec l’Arabie saoudite a déclaré que d’autres « pays occidentaux » allaient exprimer leur intention de reconnaître l’Etat palestinien cette semaine, sans les identifier.
Selon l’AFP, au moins 142 pays reconnaissent ou prévoient de reconnaître la Palestine malgré l’opposition d’Israël et des Etats-Unis. Néanmoins, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a déclaré vendredi qu’une reconnaissance devait « s’inscrire dans un plan plus global ». Pour sa part, l’Allemagne ne l’envisage pas « à court terme ».
PRESSION SUR ISRAEL POUR FAIRE AVANCER LA SOLUTION A DEUX ETATS
La bande de Gaza souffrant d’une aggravation de la crise humanitaire, la pression internationale ne cesse de s’intensifier sur Israël pour qu’il mette fin à la guerre dans l’enclave. « Le monde entier en est témoin : la crise humanitaire à Gaza est dévastatrice », a déclaré dimanche Tom Fletcher, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations Unies.
Selon celui qui est également coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, plus de 59.000 personnes auraient été tuées à Gaza depuis le 7 octobre 2023, dont près de 18.000 enfants.
Même à l’intérieur d’Israël, les divergences d’opinion entre l’administration du Premier ministre Benjamin Netanyahou et la population sont de plus en plus manifestes. Un récent sondage de la chaîne de télévision israélienne 12 révèle que 74% des Israéliens soutiennent un accord avec le Hamas pour mettre fin aux opérations militaires à Gaza contre la libération de tous les otages. Parmi eux, 60% avaient auparavant voté pour la coalition au pouvoir. Par ailleurs, 55% jugent la gestion du conflit par le gouvernement « mauvaise ».
Selon des analyses, l’initiative française renforce la pression internationale sur Israël tout en faisant écho aux tensions politiques internes au pays. Elle pourrait inciter Israël à adopter une posture plus flexible dans les négociations, ouvrant potentiellement une fenêtre pour briser l’impasse régionale.