De nombreux commentaires sur internet rendent hommage au professeur récemment décédé au Cameroun mais, il risque d’y avoir peu de regret
Sauveur ou usurpateur?
C’est désormais officiel, le Pr. Victor Anomah Ngu est décédé mardi 15 juin dans la soirée dans un centre hospitalier de Yaoundé à l’âge de 85 ans. Les circonstances de sa mort restent inconnues du grand public. Selon des sources proches de la famille et de sa clinique privé, «l’état de santé du professeur s’était dégradé rapidement ces derniers moments». De nombreux commentaires sur sa mort ressortent des avis très divergents. Certains disent aujourd’hui que ce professeur avait trompé de nombreuses personnes avec son vaccin miracle contre le sida. «Pouvez nous fournir des références de publication de l’escroc Anomah Ngu sur le SIDA, pouvez-vous nous donner des références sur ses travaux sur sa phase d’expérimentation clinique?» s’est interrogé un commentateur sur l’internet. D’autres commentaires se font plus respectueux de l’ uvre de l’homme. «Le Pr. Anomah Ngu a effectivement mis au point un vaccin valable et effectif à un certain degré contre certains types du virus VIH. Il est vrai ce vaccin n’était pas efficace contre tous les spécimens du virus mais, il était une contribution scientifique crédible et éprouvée dans le traitement du VIH» fait savoir un autre en réponse à la critique. Les défenseurs du professeur semblent être les plus nombreux. Pour eux les critiques qui fusent contre les travaux du professeur ne sont qu’une question de dénigrement et de mauvaise gestion des talents nationaux par le gouvernement camerounais. Ceux-ci attestent aussi que le professeur Anomah Ngu tout comme le Dr. Ekotto Mengatta le pharmacien ont effectivement mis au point des traitements efficaces contre le Sida et l’hépatite virale. «Malheureusement, avec le blocus/monopole des multinationales pharmaceutiques, il est très difficile pour des inventeurs et chercheurs scientifiques indépendants et autonomes de diffuser et de faire valoir leurs produits et découvertes» poursuivent-ils.
Il laisse un riche héritage scientifique à explorer
Le professeur Anomah Ngu est né le 1er février 1926 à Buea au Cameroun. C’était un chercheur de très longue date. De nombreux écrits affirment qu’il aurait été formé par l’inventeur de la Pénicilline, Alexander Flemming lui-même, et auprès duquel il a fait ses classes avant de prendre son envol pour une carrière d’universitaire, de chercheur et de praticien de la médecine, de la chirurgie. On lui reconnait d’avoir contribué de façon notable aux recherches contre le cancer. Sa vie durant, il aura aussi des hautes fonctions dans le gouvernement. Il aura été ministre de la santé publique au Cameroun de 1984 à 1991, il sera un éminent cadre des universités africaines, consultant pour des institutions prestigieuses comme l’Unicef ou l’OMS. Il a aussi obtenu de nombreuses distinctions pour son engagement dans la recherche scientifique et dans l’amélioration des conditions de vie des hommes. On relève dans ce cadre le Max Born Price en pathologie et le Albert Lasker Medical Research Award, obtenus respectivement à Londres (Grande Bretagne) et en 1972 aux Etats-Unis. Sa dernière distinction, le Léon Sullivan Achievement Award’ lui a été remise en octobre 2003 à Washington DC, devant des membres du Congrès américain et autres figures du monde scientifique. Selon certaines sources, Un gouvernement camerounais se préparerait à capitaliser au maximum ces découvertes. Depuis plus de 10 ans, Victor Anomah Ngu, a mis sur pied un produit désigné comme étant un vaccin thérapeutique éprouvé contre le VIH/SIDA, produit qu’il a baptisé VANHIVAX. De nombreuses personnes lui attribuent dans le cadre des prises en charge effectuées en sa Clinique de l’Espoir à Yaoundé, une réduction presque complète de la charge virale des malades atteints du SIDA. Pourtant le travail d’Anomah Ngu est resté dans l’anonymat. Difficile de savoir qui avait intérêt à ce que ses travaux ne soient pas mis sur la place publique, difficile aussi de savoir si ses recherches se poursuivront au-delà de lui.
