Affaire de l’emprunt obligataire: SCB va attaquer la décision du gendarme des marchés financiers

Condamnée le 10 juillet à des amendes de 150 millions, et à rembourser 473 millions F CFA à l’Etat, la filiale du groupe marocain va déposer un recours au tribunal administratif du Littoral

Sanctionnée le 10 juillet 2015 par la Commission des marchés financiers (CMF), la Société commerciale de Banques Cameroun (SCB) annonce qu’elle va attaquer cette décision qu’elle conteste «dans la forme et dans le fond».

«En conséquence de quoi, elle a mandaté ses conseils à l’effet d’initier et de déposer sans délai les recours appropriés aux fins d’obtenir l’invalidation de cette décision par la juridiction compétente conformément aux lois et règlements de la République», informe la banque dans un communiqué publié ce mercredi dans le quotidien privé Mutations, mais signé à Douala le 20 juillet 2015.

Le régulateur des marchés financiers du Cameroun a suspendu la filiale du groupe financier marocain Attijariwafa Bank «de toute activité sur le marché obligataire» national, pour une durée de six mois. En raison de nombreux «manquements à ses obligations professionnelles», la banque a également été condamnée à payer des amendes de 150 millions de F CFA, et à rembourser à l’Etat la somme de 473 millions de F CFA représentant des «commissions indûment perçues» sur un emprunt obligataire de 50 milliards de F CFA, conduit pour l’Etat du Cameroun en décembre 2013.

Sur les nombreuses irrégularités constatées dans cette opération, la CMF a indiqué dans sa décision que la banque a tenté de «justifier l’injustifiable», lors de l’audition de certains de ses responsables.

Le gendarme des marchés financiers du Cameroun a délibéré sur le cas de cette institution bancaire les 11 juin 2015 et 08 juillet 2015, après avoir entendu le directeur général adjoint de la SCB, Victor Menye; le directeur Capital markets de SCB, Naoufal Bensalah; et la Responsable commerciale SCB, Pâques Sidonie Gwet.

Le tribunal administratif du Littoral est habilité à examiner les recours de la banque sur ce dossier.


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Deux journalistes de la télévision Vision 4 réhabilités par le tribunal administratif

Ils avaient été suspendus de l’exercice de la profession de journaliste par le CNC le 27 novembre dernier pour des durées de 6 et 3 mois

Le tribunal administratif du Centre a décidé jeudi, 11 décembre, de réhabiliter deux journalistes de la chaine de télévision privée Vision 4, appartenant au groupe l’Anecdote, qui avaient écopé de suspensions de six et trois mois de l’exercice de la profession de journaliste. La suspension avait été infligée par le Conseil national de la Communication lors de décisions prises le 27 novembre 2014.

Le Tribunal administratif a ordonné le «sursis à exécution de la décision du 27 novembre 2014» portant suspension temporaire de Ernest Obama, présentateur de l’émission «Décryptages» sur Vision 4 ; et Parfait Ayissi Etoa, présentateur de l’émission «Arrêt majeur» sur la même chaine. Le premier avait écopé d’une suspension de six mois, et le second d’une suspension de trois mois.

«Cette décision du Tribunal d’administratif n’annule pas les sanctions du CNC. Elle réhabilite provisoirement les journalistes qui avaient été suspendus en attendant que le Tribunal de première instance de Yaoundé saisi, examine et statue sur le fond», rapporte le quotidien Le Jour dans son édition du 12 décembre.

Les deux journalistes avaient été sanctionnés pour des propos tenus par des invités au cours de leurs émissions. Attaquées, le Tribunal administratif a relevé de nombreuses irrégularités dans les décisions du régulateur des médias. Il a été par exemple relevé le fait que le CNC ait sanctionné les journalistes sans droit de réponse des personnes qui auraient été diffamées dans les émissions litigieuses.

Le président du Tribunal administratif a par ailleurs relevé le caractère «vicié» des décisions du CNC étant donné qu’elles sont signées d’une seule personne alors qu’elles devraient l’être, selon les textes organiques du régulateur des médias, par les signatures des membres ayant pris part aux délibérations (au moins les 2/3 des membres du CNC ou la moitié si le quorum n’avait pas été atteint à la première convocation).


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