Le journaliste en service à la Cameroon Radio and Television a perdu sa maman, Marie Emerantienne Pouth, cette nuit.
Le message que Serge Pouth, la grande voix et la plume qui distillent la culture sur les ondes de la CRTV captivent les lecteurs par l’émotion qu’il communique. « Je viens de perdre ma mère, ma maman ». Dans le message partagé ce matin au public par Steeve Tchiega Eke Mbengue son confrère, le journaliste attristé est hospitalisé à l’hôpital central de Yaoundé au moment où sa mère tire sa révérence. Il vient juste d’être amputé de son pied droit. Dans la douleur qui l’étreint, il revient sur les circonstances du décès.
« Lorsque j’ai été interné à l’hôpital c’était justement à cause d’une complication du diabète. J’ai eu ma mère au téléphone qui était toute en larmes. Je redoutais ça parce que j’avais peur qu’elle fasse un choc; mais un ou deux jours plus tard après l’amputation de mon pied, on m’appelle pour me dire qu’on va enlever une sorte d’ongle incarné du pied de ma mère. Donc on va l’hospitaliser », peut-on lire.
Dans la suite de la narration, les choses sont allées vite après qu’on a coupé un orteil à sa maman, quelques parties de la plante des pieds aussi ont connu le même sort. Mais la situation n’a pas connu un changement positif.
Au contraire. « Le médecin traitant a dit qu’il aurait dû lui amputer toute la jambe. On apprendra après que sa glycémie est tombée à 0.90; puis soudain elle a été mise sous assistance respiratoire. Et le médecin a dit que son cœur a lâché. Cette assistance respiratoire, elle va la vivre pendant 2 à 3 jours. Au 3eme jour on la ramène à la maison ; en comptant sur la prière on se dit qu’elle va reprendre vie. Mais cette nuit maman est partie, souffrant du même mal que moi. Vous imaginez que je suis déchiré…déchiré, très apeuré parce que je n’ai pas encore un vrai pronostic pour m’en sortir pour mon rétablissement total ».
La journaliste s’interroge alors sur la suite des événements. Étant hospitalisé, il se bat pour son rétablissement et doit à présent gérer la douleur de la perte de sa maman. A l’hôpital, « on essaie de dégager tout ce qu’il y a comme risque d’infection sur ce qui me reste de pied ; pour éviter que la gangrène monte. Quand est-ce que la plaie va cicatriser ? Quand est-ce qu’ après cicatrisation, je vais réussir ma rééducation ? Ça va durer combien de temps ? Aurai-je le temps de faire une prothèse avant d’accompagner maman ? Verrai-je le corps de ma mère ? Pourrai-je lui parler ? Je suis assez troublé…très troublé d’autant que maman représentait tout pour mes frères et sœurs et moi, presque tout ! ».
Marie Emerantienne Pouth était fille de Pebda Baniok, combattant de la guerre d’indépendantiste. Après le maquis, elle fera au lycée Joss à Douala, la rencontre de François Pouth, un parisien avec qui elle fera des enfants. Ils connaîtront une séparation de corps pendant 35 ans avant de réconcilier. Elle s’en va retrouver François qui l’a précédée en 2009 sur le chemin d’éternité.