Voulant défendre les résultats critiqués de l’Enam par une démonstration de transparence, le ministre de la Fonction publique a aggravé les accusations portées contre l’école.
Après la note d’information du ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative (Minfopra) diffusée dans la soirée du 13 octobre 2020, le Mouvement 10 millions de Nordistes annonce qu’il a déposé des requêtes aux fins de suspendre l’application des résultats de la session 2020 du concours de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam).
Le ministre Joseph Lé, dans un souci de transparence, aurait plutôt envenimé la tension des « Nordistes ». En affirmant que le quota des 30 % de leurs ressortissants dans la liste des admis a été respecté. Joseph Lé fait précisément la démonstration que 117 candidats du Grand Nord ont été déclarés admis soit 28 % de places, réparties comme suit : Adamaoua : 24 amis soit 6%, l’Extrême-Nord : 68 admis soit 16% et le Nord : 25 admis l’équivalent de 6%.
Des chiffres que contestent le Mouvement 10 millions de Nordistes. « Les chiffres avancés dans son communiqué (28%) sur le nombre total des candidats Nordistes admis ne reflètent pas la sincérité du décompte des résultats publiés le 04 octobre 2020 (18%) et en appelle désormais, dans un esprit Républicain, à la Justice pour trancher ces incompréhensions », a déclaré Guibaï Gatama le porte-parole du Mouvement.
L’association annonce qu’après le dépôt d’une requête, le 13 octobre, devant le Tribunal Administratif du Centre, d’autres ont été déposées le lendemain suite à la sortie du Minfopra. Des requêtes aux fins de sursis à exécution de toutes les décisions rendues dans le cadre du concours de l’Enam.
Sur la toile, plusieurs internautes exigent du ministre une transparence totale. Le cas du journaliste Christophe Bobiokono qui souhaite que le ministre publie, dans la même logique de transparence, les quotas d’admis région par région. Une autre catégorie de personnes s’étonne du silence du membre du gouvernement sur le cas du candidat Ahmadou Yaya. Ce dernier se plaint d’avoir été déclaré non admis, mais retrouve dans la liste des passants le nom de son homonyme qui, lui, était absent, et donc n’a pas pris part au concours.
Jusqu’ici, l’Enam ne s’est prononcée sur aucune des plaintes. Seul le ministre de la Fonction publique, président du conseil d’administration de cette école, a pris les devants. L’un des contestataires ayant porté l’affaire en justice, Joseph Lé « l’avocat » de l’Enam pourrait avoir d’autres démonstrations à apporter.