L’information a été confirmée par la radio nationale, elle est morte des suites de maladie
Elle laisse l’héritage des mariages collectifs
L’ancienne ministre camerounaise en charge de la femme et de la promotion de la famille, serait morte ce mardi 3 août 2010, dans un hôpital en France. L’information a été donnée dans un flash de la radio nationale, sans grande précision, mentionnant tout simplement des sources familiales. La nouvelle est d’autant plus surprenante que depuis sa sortie du gouvernement, Madame Bomback n’avait plus fait entendre parler d’elle. On connait finalement très peu de cette femme qui a été la première ministre de la famille à organiser des mariages collectifs au profit des personnes démunies et des personnes exclues. Du temps où elle était ministre, elle a organisé ces mariages collectifs à Edéa et même dans la région de l’Est notamment avec les pygmées. Une pratique qui a encore cours de nos jours. Jusqu’à sa nomination comme ministre de la promotion de la femme et de la famille en décembre 2004, Suzanne Bomback se livrait à sa passion première, l’éducation tant dans le cadre des établissements scolaire que dans de nombreux mouvements associatifs féminins. De son vrai nom Suzanne Marie Cécile Bandolo Essamba, épouse du défunt lieutenant-colonel Guillaume Bomback, l’ancienne ministre rentre au gouvernement au moment du remaniement ministériel du 8 décembre 2004. En juin 2009 lorsqu’elle quittait le gouvernement, Suzanne Bomback avait un regret. Elle n’a pas réussi à faire valider le projet de nouveau code de la famille au cameroun. Un code qui dans certaines de ses dispositions donne plus de droits à la femme camerounaise et replace le mariage dans le contexte actuel de modernité.
Elle aura été sur tous les combats des droits des femmes
Le franc parler de cette femme forte n’était pas pour plaire à tout le monde. Son combat ouvert contre l’excision lui avait valu le mécontentement de certains chefs traditionnels du nord. Une colère trop insuffisante pour arrêter madame Bomback. Je sais que ce n’est pas donné dans cette partie du pays de voir les femmes s’exprimer devant des dignitaires que vous êtes. Souffrez que je vous parle en face. Ce n’est pas un procès encore moins un jugement. J’ai voulu qu’on cause en famille et qu’ensemble nous trouvons une solution à ce problème de mutilations génitales féminines qui est courant dans cette province, avait-t-elle déclaré lors d’un discours à Mora dans la région de l’extrême-nord du cameroun, alors qu’elle inaugurait un centre de promotion de la femme et de la famille.
Femme d’action sociale, elle était aussi une femme d’action politique redoutable pour ses adversaires. La dernière fois qu’elle a fait entendre parler d’elle, c’était dans le cadre d’un conflit politique pour la mise en place des organes de base des toutes nouvelles sections RDPC, ORDPC, et OJRDPC de Yaoundé 7è. Elle avait décidé d’affronter Jean Simon Ongola à l’élection du poste de président de cette section du parti. pour disait-elle préserver l’unité du parti, Suzanne Bomback a préféré se retirer du processus électoral. Elle a ainsi signifié aux membres de la commission départementale et de la commission communale et au comité central du RDPC son désistement. Expliquant sa décision par les nombreuses menaces de mort et d’intimidations dont ses partisans avaient fait l’objet depuis le début du processus électoral à Yaoundé 7è. Une information selon laquelle on aurait retrouvé la dépouille d’un hibou devant le domicile de l’ex ministre de la Promotion de la femme et de la famille avait alors fortement circulé dans les milieux politiques du parti au pouvoir du département du Mfoundi. Si la nouvelle venait à se confirmer, Suzanne Bomback serait morte à seulement 54 ans. Les causes de sa mort restent encore attendues.
